La jeune pousse française spécialisée dans les solutions de détection de cyberattaques annonce avoir enregistré en 2022 sa meilleure performance depuis sa création en 2015.

L’année dernière, ses revenus ont ainsi cru de 45%, à environ 22 M€ (estimation Channelnews). Une croissance tirée par la reconnaissance de son produit Trackwatch sur le marché des solutions cyber souveraines et l’arrivée de sa solution NDR (network detection and response ou détection et réponse à incident sur le réseau) AionIQ qui a représenté 15% de ses revenus sur l’année.

Dans le même temps, son écosystème partenaires s’est notablement étoffé avec le recrutement de sept nouveaux partenaires (Synetis, Duonyx, Antemeta, I-Tracing, Advens, Spie et SFR) venant s’ajouter aux huit partenaires existants (Orange Cyber Défense, Capgemini, Sopra, Airbus, Atos, Thalès, SCC et ITNI).

La disponibilité de AionIQ en juin 2022 a changé la donne. Alors que son produit historique Trackwatch, qualifié en 2019 par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), le cantonnait au marché français des OIV (opérateurs d’importance vitale), AionIQ lui a ouvert l’international et le marché des entreprises françaises non tenues d’être en conformité avec la loi de programmation militaire (LPM).

AionIQ assure l’inventaire automatisé et passif des équipements réseaux de l’entreprise et fournit une analyse comportementale et cartographique des flux de données qui y transitent pour y détecter les potentielles attaques cyber. Encore émergentes, les solutions NDR ont le vent en poupe car elles se montrent souvent plus adaptées que les SIEM pour traiter et contextualiser les nombreuses anomalies détectées.

Pour autant, AionIQ nécessite une exploitation au quotidien des alertes remontées pour être performante. Pour les clients n’ayant pas les ressources ou les compétences pour s’en occuper en interne, l’éditeur a fait le choix d’externaliser ce service à ses partenaires, ne souhaitant pas le faire lui-même. D’où l’ajout d’un volet MSSP à son programme partenaires.

« Nous nous sommes organisés pour être en mesure de garantir à nos clients et partenaires la disponibilité d’AionIQ, qui est une solution SaaS, ainsi que des délais de réponse du support », expose Pierre Munoz, directeur channel et alliance de Gatwatcher (photo). Un contrat spécifique a été rédigé et une certification (GCSA pour Gatewatcher certified security analyst) a été ajoutée à destination des analystes qui auront à traiter les alertes.

Deux partenaires, Synetis et Orange Cyber Défense, se sont déjà engouffrés dans la brèche en ajoutant une brique NDR à leur service de SOC managé. Et cinq autres contrats sont en passe d’être signés, précise Pierre Munoz.

Sur l’exercice en cours, Gatewatcher parie encore sur une forte croissance (entre 20 et 30%). L’éditeur mise notamment sur son nouveau modèle MSSP, le recrutement de nouveaux partenaires – il prévoit d’en ajouter une dizaine en France – et son internationalisation, tout juste entamée, pour y parvenir. Il dispose pour cela des 25 M€ levés en févier 2022 – à l’époque, la plus grosse levée d’une société française dans le domaine cyber. Des fonds qui lui ont d’ores et déjà permis d’accélérer ses recrutements, l’effectif étant passé de 70 à 110 personnes en un an.