La trajectoire de DL Software sur cette année 2020 illustre bien la résilience du secteur IT et notamment celle des éditeurs de logiciels. En effet, selon son directeur général Jacques Ollivier, l’éditeur de progiciels de gestion métier respectera sa feuille de route initiale sur son exercice 2020 malgré la crise Covid. « S’il y a bien eu un repli des commandes en avril-mai, un rattrapage est à l’œuvre depuis, qui devrait nous permettre de terminer l’année en ligne avec nos objectifs pré-Covid ». Classé 27e éditeur français dans le dernier Truffle 100, DL Software devrait ainsi franchir la barre des 70 M€ de chiffre d’affaires cette année. À comparer aux 66 M€ de 2019. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette bonne résilience.

D’abord la croissance externe. DL a été particulièrement actif sur ce terrain ces dernières années. Après avoir racheté Fastmag (5 M€ de CA lors du rachat) en 2017, Devlyx (6,6 M€) en 2018, l’éditeur a ajouté Egide (7 M€) et Infoelsa (4 M€) à son tableau de chasse au cours des douze derniers mois.

DL Software peut aussi se prévaloir de la forte récurrence de ses revenus. L’éditeur reconnaît 65% de son CA et 95% de ses ventes en mode récurrent. Une récurrence qu’il doit notamment à sa transition toujours en cours vers le SaaS et le mode locatif.

Et puis, DL Software bénéficie probablement de sa stratégie originale fondée sur une approche multi-verticale et un portefeuille très diversifié d’offres et de secteurs d’activités couverts.

DL Software est en effet la juxtaposition de onze éditeurs métiers de taille comparable et autonomes, exploitants une quinzaine de produits, adressant une base installée de 20.000 clients. Une approche non intégrée totalement assumée. « Nous pensons qu’il est plus avantageux de maintenir un ERP pour chaque métier que de verticaliser à l’infini une solution transverse », explique en substance Jacques Ollivier. « C’est en tout cas un bon moyen de garder chaque équipe focalisée sur son expertise métier et d’être plus agile en réduisant les délais de déploiement ».

Pour autant, si les onze entités restent séparées juridiquement et autonomes opérationnellement, la holding DL Software s’emploie activement à développer les synergies groupe.

« Les solutions n’ont pas vocation à converger mais le passage au Cloud conduit à des choix d’architectures communs, souligne Jacques Ollivier. On s’attache à rendre les architectures plus modulables afin de favoriser des migrations sans rupture ». L’éditeur s’efforce ainsi d’adopter les bonnes pratiques en matière de méthodologies, de technologies convergentes (microservices), de développement continu… Des efforts qui se traduisent par un meilleur time-to-market, des produits plus évolutifs, des designs plus modernes, une meilleure maîtrise de la performance », selon Jacques Ollivier.

Le groupe est également engagé dans deux chantiers majeurs, l’un d’amélioration de son contrôle de gestion, et l’autre de déploiement d’une véritable stratégie marketing. Un poste de directeur marketing a ainsi été créé l’année dernière. Une initiative suivie de l’adoption de Salesforce au début de l’année avec à la clé une meilleure transformation des opportunités en affaires, la mesure en temps réel de la performance commerciale, un meilleur partage de l’information commerciale et un benchmark plus aisé de la performance commerciale entre filiales…