Afin de retrouver un nouveau souffle et opérer sa transformation en toute quiétude, Dell pourrait se retirer de la bourse. Des négociations avec des fonds de private-equity seraient engagées en vue d’un LBO.

D’après le Wall Street Journal, qui se base sur des sources anonymes considérées comme proches du dossier, Dell aurait entamé voici deux ou trois mois des pourparlers avec les fonds d’investissement Silver Lake et TPG en vue d’un LBO. Un accord pourrait intervenir d’ici six semaines.

Ce ne serait pas la première fois, selon ces sources, que des fonds de capital-investissement marquent leur intérêt pour le fabricant texan. Les choses se seraient toutefois accélérées depuis la chute de l’action en bourse. Celle-ci a en effet perdu 30% de sa valeur en 2012. Des fonds de pension pourraient se joindre à l’opération. Plusieurs banques, parmi lesquelles JP. Morgan, seraient également impliquées.

Certains analystes se montrent toutefois sceptiques quant aux chances de réussite en période de crise d’un LBO qui représente une vingtaine de milliards de dollars. Les14,2 milliards de dollars de cash et équivalents dont dispose la société – dont une partie peut être mobilisée – ainsi que les 15,7 %  d’actions détenus par Michael Dell font toutefois pencher la balance en faveur de l’opération..

« Cela aurait du sens pour Dell de devenir privée, de se retirer de la scène, puis d’y revenir sous la forme d’une société plus petite, plus profitable et à croissance rapide une fois la mutation opérée », estime Brian Marshall, analyste à l’ISI Group.

Reste à savoir quel virage pourrait prendre le constructeur, qui a raté celui des tablettes. Revenu aux commandes en 2007 après trois ans d’absence, Michael Dell, a tenté diverses stratégies pour sortir sa société de l’ornière. Il a notamment voulu prendre le virage des services et des outils (stockage, réseaux, sécurité…) à destination du marché professionnel en dépensant des milliards de dollars pour s’offrir Perot, Quest Software, Wyse Technologies ou SonicWall, parmi d’autres. Cela n’a toutefois pas permis de compenser à temps le déclin des ventes de PC, lesquels représentent encore près de 50% du chiffre d’affaires.