Confirmant les rumeurs, Michael Dell rachète l’entreprise qu’il a créée il y a 29 ans via un LBO (rachat par effet de levier) valorisant l’entreprise 24,4 Md$. Il est soutenu par Silver Lake Partners et Microsoft.

Dell va redevenir une entreprise privée. Le conseil d’administration de la société vient de donner son accord à son rachat via un LBO par son fondateur Michael Dell et à son retrait de la cote. Selon le communiqué publié par la société, l’opération devrait être bouclée fin août et valorise le groupe 24,4 Md$, soit la plus grande opération de ce type depuis 2008.

Le montage qui doit permettre à la société d’échapper à l’emprise de Wall Street, jugée trop contraignante par Michael Dell, fait intervenir le fonds Silver Lake et Microsoft. L’opération doit se faire à un cours compris entre 13,65 dollars par action, soit une prime d’acquisition de 25% par rapport au cours de l’action avant l’apparition des premières rumeurs.

Michael Dell apportera les 14% du capital en sa possession (soit environ 3,26 Md$ au cours actuel), Microsoft fournira un prêt de 2 milliards et 1 milliard sera apporté par un fonds affiliés à Silver Lake Partner. L’opération fait également intervenir un fonds affilié à MSDC Management, dont Michael Dell est détenteur, ainsi que quatre banques d’investissement (Barclays, Bank of America Merrill Lynch, Credit Suisse et RBC Capital). Ces dernières injecteraient un total de 15 milliards de dollars selon les informations publiées par le Wall Street Journal dans son édition de lundi.

Les deux milliards de Microsoft seraient apportés sous forme de débentures subordonnées (obligations non garanties), ce qui fait que l’éditeur n’aurait pas droit à un siège au conseil d’administration. Michael Dell, qui a créé la société à l’âge de 19 ans en 1984, serait ainsi quasiment le seul maître à bord, ce qu’il souhaite.

Reste à savoir si cette opération sera bénéfique pour l’entreprise. A en croire la presse américaine, Dell, qui a manqué le virage des tablettes et se retrouve en difficulté sur son marché historique des PC, souhaiterait se recentrer sur les services. Mais cela risque de se faire au détriment des salariés.