Marc Dollois ne s’est pas défilé. Invité à prendre la parole en ouverture de la conférence « Virtualisations alternatives » organisée ce mercredi 22 mai par Eurocloud à l’Aéroclub de France (Paris), le directeur général de VMware France a défendu sans états d’âme la stratégie de Broadcom devant un auditoire d’une centaine de clients et de partenaires loin de lui être acquis.
Il a rappelé que l’objectif de Broadcom était de construire une stack qui puisse se consommer aussi bien sur site que dans le Cloud, dans un contexte où les migrations de datacenters dans le Cloud sont massives mais où le Cloud privé continue de croître. Il a aussi rappelé que Broadcom s’était engagé à investir plus d’un milliard de dollars pour faire en sorte que ses trente services les plus consommés soient disponibles en environnement hybride d’ici à la mi-2025.
Il a justifié la décision de Broadcom de rassembler toute l’offre VMware au sein de sa suite phare Vmware Cloud Foundation (VCF). « VMware avait autant d’équipes R&D que de produits, [ce qui générait de la complexité et des coûts]. Broadcom a pris la décision de casser tous ces silos pour privilégier la création d’une seule organisation sur VCF ».
Concernant la fin des licences perpétuelles et le basculement vers le modèle de la souscription, Marc Dollois a rappelé que cette transformation avait été annoncée dès novembre 2022 et que les clients auront donc eu deux ans pour s’y préparer. Du reste, aujourd’hui, la grosse majorité des clients français a déjà basculé, constate-t-il.
Le patron de la filiale française de VMware concède toutefois quelques erreurs de Broadcom, qui avait notamment annoncé que les clauses dites d’outshare, qui permettent aux clients de bénéficier d’un renouvellement de leurs contrats de support pour une ou deux années supplémentaires à un tarif garanti, ne seraient désormais plus exécutées. De la même, manière l’éditeur a voulu mettre fin prématurément au système des crédits de consommation HPP (Hybrid Purchasing Program), activables au fil des contrats. Dans les deux cas, Broadcom a fait volte-face en annonçant que les contrats signés pourraient être exécutés jusqu’à leur terme.
Sur l’augmentation des prix, Marc Dollois a expliqué que pour 1 € investi dans VCF, les clients généraient 3 € d’économies en produits additionnels et en simplification du management. Pour ceux qui n’utilisent pas encore toutes les fonctionnalités fournies, Broadcom a prévu de leur laisser du temps. Et pour les clients qui le souhaitent, Marc Dollois a rappelé que le vSphere standard était toujours au catalogue.
Quant à la requalification des partenaires VCSP (Vmware Cloud Service Provider), Marc Dollois la justifie par la nécessité de distinguer les partenaires qui investissent sur la marque des partenaires opportunistes qui bénéficiaient jusqu’à la refonte des contrats des mêmes conditions de remise et de prix que les premiers. Et, là encore, il a rappelé que les partenaires non qualifiés dans un premier temps bénéficieraient d’un délai pour adopter VCF.
Interrogé par un partenaire « premier » sur l’impossibilité de suivre ses consommations via le portail fournit à cet effet par Broadcom et sur l’absence d’interlocuteur, Marc Dollois a reconnu des disfonctionnements. Il a promis un portail opérationnel pour juin et une équipe en ordre de marche pour suivre les partenaires d’ici à juillet.
Eurocloud a organisé cet événement à la demande de ses adhérents afin de leur donner des clés pour repenser leur stratégie suite au rachat de VMware par Broadcom. Cette opération a eu de telles répercussions sur la politique commerciale et tarifaire de VMware que la plupart envisagent aujourd’hui des alternatives technologiques. Cette conférence a été l’occasion pour eux d’en saisir les implications juridiques, techniques, financières et humaines.