La grogne ne retombe pas chez les actionnaires d’Atos et une nouvelle salve est tirée par Sycomore Asset Management, qui appelle à la démission du président du groupe Bertrand Meunier.

« Notre principale demande est que le président démissionne et que les membres du conseil d’administration qui sont là depuis le plus longtemps soient remplacés par de nouveaux membres reconnus dans l’industrie informatique », a déclaré à Reuters Cyril Charlot, l’associé fondateur de la société de gestion.

Sycomore AM conteste le plan de scission du groupe en deux sociétés jugé « trop ambitieux et compliqué à mettre en œuvre », appelant à privilégier « une gestion prudente ». Sycomore AM est un actionnaire minoritaire qui selon Reuters détient entre 0,5% et 1% d’Atos. Mais il n’est pas le seul à être vent debout contre les orientations stratégiques. En juillet déjà Le Monde avait rapporté que plusieurs actionnaires avaient écrit au conseil d’administration pour demander le départ du président.

Présenté en juin, le plan prévoit une scission d’ici 2023, avec d’un coté Tech Foundations qui conserverait les activités historiques d’infogérance et de l’autre Evidian qui regrouperait les activités digitales en croissance (Cybersécurité, Big Data et Cloud). Il avait d’autant moins réussi à rassurer les investisseurs qu’il était présenté par le directeur général Rodolphe Belmer dont le départ était annoncé quasi simultanément.

Les turbulences ont continué de s’enchainer depuis pour Atos avec la dégradation de sa note de crédit à BB par l’agence de notation S&P à la mi-juillet et le conseil la semaine dernière de Goldman Sachs de « vendre » le titre avec un objectif ramené de 23 à 8 euros, entrainant un plongeon de 15%. Le cours de Bourse accuse un recul de 75% depuis le début de l’année et sa capitalisation boursière est tombée sous un milliard d’euros. Au point qu’Atos va sortir de l’indice du Stoxx 600 le 19 septembre.

Atos a annoncé malgré tout avoir « sécurisé avec succès » le financement de son plan de transformation qu’il défend comme « dans l’intérêt de toutes les parties prenantes ».