Les actionnaires ne décolèrent pas devant la chute sans fin du titre d’Atos. l’action a abandonné 70% depuis le début de l’année, après une division par deux de la valorisation du groupe en 2021. A 10,35€ à la clôture mardi, elle retrouve ses niveaux planchers du début des années 1990. Selon le journal Le Monde, plusieurs actionnaires ont donc écrit au conseil d’administration pour demander le départ du président, Bertrand Meunier.

« On n’a jamais vu un plan présenté par un directeur général sur le départ justement parce qu’il n’est pas d’accord avec ce plan », déclare au quotidien Frédéric Genevrier, cofondateur d’OFG Recherche, une société d’analyse qui conseille de grands investisseurs sur les questions de gouvernance des entreprises, pour qui « la responsabilité du conseil, et en particulier celle de Bertrand Meunier, qui le préside, est immense. Tout vient de là ».

« Les discussions avec les actionnaires sont confidentielles », s’est contenté de répondre le président d’Atos, tout en évoquant un « dialogue permanent avec les actionnaires ». Bertrand Meunier a été nommé à la présidence en 2019 après le départ de Thierry Breton à la Commission européenne. Rodolphe Belmer avait été débauché d’Eutelsat et nommé directeur général il y a six mois pour préparer un plan de redressement du groupe. Le 14 juin il a présenté un plan stratégique prévoyant la scission en deux des activités du groupe, au moment même où était annoncée sa révocation.

Alors que la crise de gouvernance s’aggrave, le géant français des services numériques semble dans l’impasse au point que Capgemini, vu comme un possible repreneur, a déclaré la semaine dernière qu’il n’avait « aucune intention d’acquérir ou d’être impliqué » dans les actifs d’Atos. Thalès, à qui l’on prête l’intention de reprendre l’activité cybersécurité d’Atos avec le soutien de l’État, reste pour le moment silencieux.