La croissance de Céleris ne laisse pas de surprendre. Après une progression de 44% de ses ventes en 2016, à 36 M€, le revendeur alto-séquanais a encore accéléré en 2017 en terminant son exercice à 63 M€, soit une hausse de 75% de ses facturations par rapport à 2016. Une performance d’autant plus remarquable que l’équipe Céleris reste ultra-ramassée : une vingtaine de personnes en comptabilisant les agents commerciaux et les sociétés satellites. Une équation petite équipe/maxi chiffre d’affaires qui lui permet de dégager une marge confortable, de l’ordre de 3% net par an, selon Simon-Pierre Mathieu, son président – qui n’est autre que l’ex-président-fondateur de Logistore, acteur bien connu de l’écosystème IT dans les années 90-2000.
Depuis sa création il y a six ans, Céleris s’est fait une spécialité d’adresser les clients issus de l’économie du Web, dont la caractéristique commune est de gérer de grands volumes de données et d’optimiser en permanence leurs datacenters. Parmi ses références historiques, Céleris compte ainsi des sociétés telles Daily Motion, Criteo, Qwant ou Alter Way. Au cours de l’année 2017, le revendeur a continué à exploiter la veine Web en ajoutant à cette liste des noms comme Price Minister, Acorus, France IX, Saagie ou Nerim. Mais il commence à se diversifier avec la signature de comptes privés, tel Sony Music
L’un des facteurs clé de son hyper-croissance est à rechercher dans son positionnement agnostique. En effet, Céleris estime que c’est l’analyse du besoin client qui doit dicter le choix du produit, indépendamment de sa marque. D’où la nécessité de bien connaître les produits. C’est le job d’Erwan Quimbert, l’un des trois co-actionnaires de Céleris – avec Raphaël Maurice, en charge du commerce –, qui teste toutes les technologies de serveurs qui sortent sur le marché. Céleris a aménagé pour cela un centre de tests et de démonstration dans ses locaux de Nanterre, le « tech center », où il a réuni une cinquantaine de machines (serveurs et portables).
On y trouve notamment les principaux modèles des gammes de HPE, Dell et Huawei. Mais aussi depuis quelques mois, deux baies de serveurs OCP (Open Compute Project) d’origine Quanta, les serveurs qu’utilisent depuis une dizaine d’années les Gafam et qui commencent à intéresser certains grands clients français pour leur souplesse et leurs coûts de possession 50% moins onéreux que les serveurs traditionnels.
Opérationnel depuis deux ans, ce « tech center » est devenu au fil du temps l’arme fatale de Céleris. C’est l’endroit où le revendeur invite tous ses prospects avec la certitude qu’ils repartiront convaincus de sa capacité à répondre à leur besoin. Commence alors la négociation proprement dite avec le fournisseur pour obtenir le meilleur prix possible. Une négociation qui se fait en transparence avec le client, voire qui est menée directement par le client, après que ce dernier se soit engagé à reverser la marge convenue à Céleris.
Bien que très majoritairement tourné vers le négoce, Céleris fournit néanmoins quelques prestations de base : rackage, câblage, déploiement… et propose même des contrats de maintenance maison qui complètent les contrats constructeurs. Ainsi, dans le cadre de son contrat Kiosk, le revendeur constitue un stock de composants de remplacement qu’il gère pour le compte du client. Lorsqu’un composant tombe en panne, le client (ou Céleris) le remplace en puisant dans son stock de remplacement. C’est ensuite Céleris qui se charge de gérer l’échange du composant défectueux sous garantie.
Pour l’exercice en cours, Simon-Pierre Mathieu table sur une stabilisation du chiffre d’affaires. De quoi souffler un peu après 6 années de croissance ininterrompue.