Nous avons proposé une interview minute à Raphaël Maurice, le directeur général de Celeris, jeune revendeur alto-sequanais qui s’est spécialisé dans la vente d’infrastructures aux startups et autres entreprises en hypercroissance.
Celeris, que vous dirigez, a réalisé 50% de croissance en 2014, passant de 14 M€ à 20 M€ de chiffre d’affaires. Une performance hors normes. Pouvez-vous nous présenter Celeris ?
Raphaël Maurice : Celeris est un revendeur informatique créé il y a cinq ans qui s’est spécialisé dans les clients de l’économie du Web comme Daily Motion, Weborama ou Criteo, consommant énormément de serveurs. Celeris se caractérise par son équipe réduite (une dizaine de personnes), sa rapidité d’exécution, sa capacité logistique à adresser le monde entier – la société a toutes les licences d’exportation requises – et sa capacité de financement importante. Il est arrivé qu’on mobilise jusqu’à 18 M€ de commandes sur un seul mois. La réactivité attendue par nos clients suppose également de savoir travailler hors process, comme par exemple de s’engager sur des grosses commandes sans avoir le feu vert définitif pour un financement ou même un bon de commande.
Diriez-vous que c’est cette capacité à bouger rapidement, à livrer dans le monde entier et à avancer la trésorerie à une clientèle qui ne peut pas payer d’avance qui explique une telle performance ?
Raphaël Maurice : Cela y participe grandement. On peut aussi ajouter notre agnostisme. En effet, n n’arrive pas chez les clients avec un constructucteur mais avec une étude de besoins. C’est fondamental. Les clients à qui l’on s’adresse, sont à la fois gavés de projets et sous staffés. Du coup, ils sont tout le temps en train de déployer et n’ont pas le répit nécessaire pour tester les plateformes qui leur conviendraient le mieux. C’est ce qu’on leur propose de faire pour eux. Ça leur coûte un peu plus cher mais cela représente une vraie plus value pour eux. À telle enseigne que nous sommes en train de finaliser un véritable centre de démonstration, où il sera possible de tester les principales plateformes du marché. Ce centre devrait être opérationnel d’ici à la fin de l’année.
Comment faites-vous autant de chiffre d’affaires avec un effectif aussi réduit ?
Raphaël Maurice : On s’est construit sur un modèle différent : le socle de base en charge de la logistique et de l’administration des ventes est constitué de salariés. Mais les commerciaux et les techniciens sont freelances.
Vous ne croyez pas que le Cloud public menace à terme le business traditionnel des infrastructures ?
Raphaël Maurice : Non. Comme ils ne peuvent pas se permettre de laisser perdre à leurs utilisateurs quelques précieuses millisecondes de latence, nos clients continuent d’investir dans des infrastructures et à les disséminer un peu partout dans le monde. Ce qui est certain en revanche, c’est que la manière de consommer change. Je pense qu’on est entré dans une nouvelle ère au même titre qu’il y a eu l’ère Internet et celle de la virtualisation. Les clients ont tendance à acheter moins cher, plus écologique et à migrer leur informatique de leurs locaux vers des datacenters.
Qui sont vos principaux partenaires ?
Raphaël Maurice : Historiquement, nous sommes très proches de HP. On travaille aussi avec Nimble Storage ou Scality. Mais nous avons décidé d’arrêter d’être fournisseur de fournisseurs. Ce qui nous amène à travailler avec de nouvelles marques.
Comment se présente l’année 2015 ?
Raphaël Maurice : Nous devrions terminer l’année sur une croissance iso à celle de l’année dernière.