Mark Karpelès a dû avoir très chaud, la justice japonaise étant particulièrement sévère comme l’ont montré les péripéties de l’affaire Carlos Ghosn. D’autant que le procureur avait requis l’encontre du patron français 10 ans de prison ferme. L’ex-CEO de MtGox, la plateforme d’échange des bitcoins qui contrôlait 70% du marché, a été condamné vendredi par le tribunal de Tokyo à deux ans et demi de prison avec sursis pour falsification de documents électroniques. Si la condamnation est si légère c’est que la justice japonaise n’a pas réussi à prouver d’éventuels détournements de fonds.

En 2014, MTGox avait brutalement fait faillite et son patron inculpé d’avoir manipulé les données informatiques dans le but de détourner des fonds, afin de couvrir des frais personnels, et d’abus de confiance. De son côté, la plateforme estimait s’être fait dérober au cours des mois 850.000 bitcoins par des hackers, un montant ramené depuis à 650.000.

Véritable escroc ou pas, Mark Karpelès a, au minimum, fait preuve de légèreté en février 2011 en rachetant la plateforme. Il fut en effet averti par le vendeur Jed McCaleb que 80.000 bitcoins avaient été dérobés. Sûr de lui, le jeune homme d’affaires se faisait fort de récupérer cette somme. Ce qu’il ne parvint jamais à faire.

Depuis lors, différents rapports ont laissé entendre que deux traders anonymes, connus sous les pseudos de Markus et Willy, avaient réalisés des achats afin de faire grimper les cours. De là à penser que ces deux traders étaient en réalité deux avatars de Markus Karpelès, il n’y a qu’un pas que beaucoup d’observateurs ont franchi, entraînant la justice nippone à leur suite. On ne saura donc probablement jamais qui avait avai(en)t fait s’envoler les cours jusqu’au hack final, et si cette ou ces mêmes personne(s) sont à l’origine du vol.

Dans un tweet, Markus Karpelès s’est engagé à reverser à ses créanciers tout l’argent qu’il pourrait éventuellement recevoir de l’acquisition de sa société.