L’annonce l’été dernier de la suppression de 1.233 emplois chez Nokia France, dont 402 sur le site de Lannion, avait suscité la colère des salariés et l’embarras du gouvernement qui avait aussitôt annoncé qu’il demandait à l’équipementier finlandais d’améliorer « très significativement » son projet de réorganisation des activités dans l’Hexagone.
Quatre mois après, Nokia fait quelques pas en avant, poussé par le gouvernement mais aussi par des salariés et des élus locaux très mobilisés. Dans un communiqué, le ministre des Finances Bruno Lemaire et la ministre déléguée, chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher annoncent en effet le lancement par la firme d’Espoo de « deux projets stratégiques » en France. Le premier est la création de 112 emplois d’ici 2021 dans le cadre d’un nouveau centre consacré à la cybersécurité, qui serait principalement basé à Lannion ou 97 postes seraient créés.
Le second « projet » est la conservation de 250 emplois dans le cadre du plan social en cours, grâce à des projets sur la 5G, en particulier sur le marché en fort développement des nouveaux usages et services associés à cette technologie.
« Il s’agit d’une avancée significative qui confirme que la France demeure une géographie stratégique pour Nokia, sur des sujets d’avenir qui ont été identifiés au cœur des priorités du plan de Relance et bénéficieront d’un soutien à ce titre », affirme le communiqué
Celui-ci précise que les discussions se poursuivent entre la direction et les organisations syndicales pour limiter au maximum les conséquences économiques et sociales du plan, ainsi qu’avec les collectivités et les élus des territoires concernés en Bretagne et en Ile-de-France « pour pérenniser l’emploi local et préserver les dynamiques d’écosystème ».
« Par cette annonce, Nokia semble confirmer sa volonté de privilégier en priorité la France pour ses activités de R&D. L’Etat, en lien avec les élus locaux, reste vigilant au maintien de l’activité industrielle de Nokia en Bretagne et en Ile-de-France », déclare Bruno Lemaire dans le communiqué.
« Je poursuivrai avec détermination mon action aux côtés des salariés et des territoires concernés pour limiter les conséquences économiques et sociales du PSE annoncé par Nokia le 22 juin 2020 », promet de son côté Agnès Pannier-Runacher.
On est en effet encore loin du compte.