Lieven Bergmans, directeur de Computacenter France, commente les derniers résultats trimestriels de la filiale française de la société de distribution et de services

Channelnews : Computacenter a annoncé pour son troisième trimestre fiscal clos fin septembre un bond de 34% des facturations de sa filiale française à taux de change constant. Les revenus issus de la distribution ont même grimpé de 39%, tandis que les services enregistraient un solide +16%. Une croissance spectaculaire qui tranche avec la dynamique négative de ces dernières années. Qu’est ce qui explique ce soudain retournement de tendance et l’amplitude de cette croissance ?

Lieven Bergmans : Effectivement, la comparaison des revenus du troisième trimestre 2017 avec ceux du troisième trimestre 2016 est spectaculaire. Mais elle n’est pas forcément pertinente car nous avons enregistré des basculements d’affaires du deuxième vers le troisième trimestre. Et quelques grosses affaires tombées juste à la fin du trimestre ont gonflé les chiffres. Il faudrait plutôt retenir la croissance de 10 à 11% que nous avons enregistré sur douze mois glissants et notamment la croissance de 19% des services. 10 à 12% de croissance, c’est notre ambition pour l’ensemble de l’année 2017.

Même lissée sur douze mois, la traction reste forte. Qu’est ce qui l’alimente ?

Lieven Bergmans : Il y a deux facteurs. D’abord un facteur externe. Je constate que la conjoncture économique en France est bonne et que la période est à l’optimisme. Ensuite, il y a une explication interne : cette croissance de nos revenus est une confirmation que notre stratégie de recentrage sur les grandes entreprises et organisations publiques françaises commence à porter ses fruits. Depuis 2015, on vérifie attentivement la contribution de chaque projet engagé sur notre marge d’exploitation. Nous avons choisi de privilégier les projets à plus forte valeur ajoutée au détriment des affaires à forts volumes mais faiblement rémunératrices. Au départ, cette politique a eu un effet déflationniste sur nos ventes mais désormais, nous sommes en situation de reconquête de parts de marché et ceci tout en maintenant un niveau de marge correct. C’est lié au fait que nous sommes capables d’associer de plus en plus de services autour de notre activité de distribution.

Quels types de services ?

Lieven Bergmans : Du conseil en amont mais aussi des services d’implémentation (professional services) et des services d’infogérance (managed services). Lorsqu’un client nous passe une grosse commande de produits, on s’arrange pour obtenir les services d’implémentation et d’infogérance liés à ces produits. On évolue de plus en plus vers ce type de transactions. Par exemple, nous venons de signer une série de gros contrats de services d’assistance utilisateurs dans le cadre de projets d’équipement de postes de travail. Et nous offrons le même genre de prestations pour les infrastructures datacenter même si nous avons encore besoin d’accélérer dans ce domaine.

Est-ce que ce regain d’activité se traduit par des embauches ?

Lieven Bergmans : Oui. On enregistre une forte demande de ressources sur le conseil et le support aux utilisateurs. On recrute notamment au sein de notre centre de services de Montpellier qui emploie déjà 200 personnes trente mois après son ouverture. L’effectif total frôle désormais les 1.600 collaborateurs. [Pour rappel, ils étaient moins de 1.500 en 2016].

À propos de votre centre de Montpellier, la presse quotidienne régionale rapporte qu’un incendie s’est déclaré le 10 octobre dans les locaux que vous occupez au 6e étage de l’immeuble Le Liner, à Pérols (34). L’incendie serait parti de votre cuisine et se serait propagé à l’étage du dessus. Qu’en est-il trois semaines après ?

Lieven Bergmans : En réalité le feu n’a pas pris immédiatement dans nos locaux mais il a provoqué des dégâts sérieux, notamment dans notre cuisine. Grâce à la mobilisation de notre équipe sur place, nous avons pu reprendre l’activité dès le lendemain et il n’y a pas eu d’impact business.

Le chiffre d’affaires repart à la hausse mais qu’en est-il de la profitabilité ?

Lieven Bergmans : Elle continue de s’améliorer. Nous sommes bien partis pour faire au moins aussi bien que l’année dernière, soit 3,5 M€ de résultat d’exploitation.

Quelles sont vos projections pour 2018, notamment en termes de croissance ?

Lieven Bergmans : Nos objectifs n’ont pas encore été déterminés mais, quel que soit le scénario de croissance retenu, le plus important va être de trouver des talents. Notamment sur l’infogérance et les services d’intégration sur lesquels nous avons de fortes ambitions.