En évinçant AppGratis et des ouvrages jugés « pornographes » de l’AppStore, Apple risque d’irriter ses clients français. Cela au moment même où le PDG d’Orange tacle le fabricant pour ses prix jugés excessifs.

Apple est une fois de plus sous les projecteurs de l’actualité dans l’Hexagone. La firme à la pomme vient en effet de supprimer de son magasin en ligne AppGratis, une application qui faisait le bonheur de nombreux utilisateurs (10 millions si l’on en croit les chiffres de la startup) en leur proposant chaque jour gratuitement une application généralement payante. Chacun – ou presque – y trouvait son compte : l’utilisateur bien sûr, l’éditeur qui voyait son application dévoilée au plus grand nombre, et AppGratis, rémunéré pour cette promotion par l’éditeur en question.

Seul Apple (et certains petits éditeurs qui n’avaient pas les moyens de s’offrir les services d’AppGratis) n’étai(en)t pas gagnant(s), les applications choisies n’étant pas forcément les plus rentables pour la firme de Cupertino.

En octobre dernier celle-ci a d’ailleurs modifié son cahier des charges imposé aux éditeurs en y ajoutant une nouvelle clause restrictive. « Les applications faisant la promotion d’autres applications payantes de quelques manière que ce soit et interagissant de façon perturbante avec l’Apple Store seront rejetées », indique cette clause. Son application a d’ailleurs donné lieu en décembre à la disgrâce d’AppShopper, un moteur qui recensait les évolutions, notamment de prix, des applications de l’AppStore.

Cette éxclusion, intervient à un très mauvais moment pour AppGratis qui vient de réussir un tour de table de 10 millions d’euros auprès d’Iris Capital (qui gère des fonds provenant d’Orange et de Publicis) et de banques. La vie de la startup créée en 2008 à Paris et de ses 40 salariés semble désormais menacée.

Iznéo no good !


Cette éviction tombe quelques jours après celle de plusieurs BD jugées « pornographes » (comme Largo Winch ou XIII !) du site Iznéo. Voilà qui risque d’écorner l’image d’Apple dans l’Hexagone.

Cela au moment même où le PDG d’Orange, Stéphane Richard, confie à Bloomberg que le prochain iPhone risque de recevoir un accueil mitigé sur le Vieux Continent. « Nous sommes dans une période de changement de comportement des consommateurs. Il y a moins de clients qui recherchent le dernier gadget à succès. Nombre d’entre eux sont désormais en train de chercher des prix plus bas pour leurs services mobiles. » Selon lui, cette évolution est très nette en Europe, où de plus en plus de clients conservent leur mobile lorsqu’ils changent d’opérateur. « Sans une subvention de l’opérateur, un iPhone vendu 600 dollars serait hors de portée de nombreux clients », estime-t-il.

« Il y a moins d’early adopters ce qui, probablement, paraîtra évident lors de la sortie du prochain iPhone. Vendre un téléphone à 600 dollars sera de plus en plus difficile », insiste le patron de l’opérateur auprès de nos confrères américains.

Sa prédiction ne concernera sans doute pas les Etats-Unis où, selon ComScore, Apple détenait au cours du trimestre décembre 2012-février 2013 une part de marché de 38,9%, contre 35% trois mois plus tôt devançant ainsi Samsung qui ne progressait que d’un petit point à 21,3%.

Ce qui n’empêche pas le Coréen de se tailler la part du lion au niveau mondial. Selon les prévisions du cabinet Strategy Analytics, Samsung devrait détenir 38% de parts de marché en 2013, contre 19% pour son rival de Cupertino.