L’affaire AppGratis a pris une tournure politique aujourd’hui avec l’intervention en personne de Fleur Pellerin, la ministre de l’économie numérique. Appgratis, c’est cette application mobile éditée par la start-up française

éponyme et utilisée par 10 millions d’utilisateurs qui vient d’être éjectée sans sommation de l’AppStore d’Apple. La ministre s’est rendue dans les locaux de la société pour critiquer l’action « brutale », « unilatérale », et « abusive » du géant américain vis-à-vis de ses développeurs d’applications mobiles.

L’intervention de Fleur Pellerin s’explique par l’importance de l’enjeu pour Appgratis : l’entreprise qui compte 45 salariés et venait de lever 10 M€ auprès d’un investisseur lui-même financé par Orange et Publicis, risque de perdre gros dans l’histoire. S’il espère tout de même poursuivre son activité en misant sur l’envoi de mail et en s’implantant sur d’autres plates-formes (notamment Android), sa prévision de chiffre d’affaires pour 2013 pourrait être divisée par deux et ses plans d’embauche gelés, selon LeMonde.

Dans un billet de blog, le fondateur, Simon Dawlat, avait précisé avant-hier les raisons invoquées par Apple pour justifier son éviction. Sa société est accusée de n’avoir pas respecté plusieurs clauses de son cahier des charges (guideline), qui interdisent notamment les apps qui affichent d’autres apps pour les vendre ou en faire la promotion, et les notifications pour envoyer de la publicité.

Simon Dawlat dit avoir pris en considération et opéré les modifications nécessaires pour se conformer aux règles d’Apple. Ce dernier aurait même validé un certain nombre de ces modifications lors de la sortie de la version trois de son application en novembre. L’incompréhension du pdg d’Appgratis est d’autant plus grande que version iPad de son application venait d’être validée par Apple.

Mais certains suggèrent qu’en permettant chaque jour de télécharger gratuitement (ou à prix réduit) une application normalement payante, Appgratis modifiat artificiellement le classement des applications de l’AppStore. Ce qu’Apple n’appréciait pas et a finit par sanctionner.