Airbus a fait s’évanouir mardi l’un des derniers espoirs d’Atos d’échapper à l’asphyxie financière. « Après avoir soigneusement examiné tous les aspects d’une éventuelle acquisition de la branche d’activité BDS (Big Data and Security) d’ATOS, Airbus a décidé de ne plus poursuivre les discussions avec ATOS sur cette potentielle transaction », a indiqué l’avionneur européen dans un communiqué.
Dans un nouveau « point de marché », Atos en a pris acte et déclaré qu’il « analyse la situation en résultant et évalue activement les alternatives stratégiques qui prendront en compte les impératifs de souveraineté de l’État français ». Pour ne rien arranger, le groupe reporte pour la seconde fois la publication de ses résultats annuels 2023 pour « évaluer ses options stratégiques ». Son action s’écroule de près de 20% à un nouveau plus bas en bourse faisant passer sa capitalisation sous les 200 millions d’euros.
Cette rupture intervient moins d’un mois après que Daniel Kretinsky ait mis fin lui aussi aux discussions pour la reprise des activités de Tech Foundations. Atos, qui doit refinancer 3,65 milliards d’euros d’emprunts et obligations d’ici fin 2025, escomptait entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros pour la cession de BDS.
Après l’échec de ces deux projets majeurs de cessions, Atos apparait plus que jamais dans une situation critique. L’évolution de la situation ne va pas faciliter la tâche de Hélène Bourbouloux, nommée en février dernier comme mandataire ad hoc pour négocier avec les 22 établissements bancaires financeurs du groupe.
Dans un communiqué publié mardi soir, Bercy indique que à la demande du ministre de l’économie Bruno Le Maire « le Comité interministériel de restructuration industrielle participe aux discussions avec la direction, le conseil d’administration, la mandataire ad hoc et les créanciers de l’entreprise. »
« S’agissant des activités sensibles d’Atos, en particulier Big Data & Security, L’État construira dans les prochaines semaines une solution nationale de protection des activités stratégiques. Tous les intérêts de la France seront préservés », précise le communiqué.
Reste à voir ce qu’il va advenir du reste du groupe et s’il ne se dirige pas tout droit vers une procédure de sauvegarde.