L’industrie des semi-conducteurs traverse une période de perturbations sans précédent depuis ces trois dernières années : arrêts de fabrication avec la pandémie de Covid-19 et plusieurs événements climatiques extrêmes, raréfaction des matières premières, interruptions dans le transport maritime, guerre en Ukraine.

Selon un rapport de Resilinc, une entreprise spécialisée dans la résilience de la chaîne d’approvisionnement, le premier semestre de l’année 2022 a connu 46% de plus de perturbations de la chaîne d’approvisionnement que le premier semestre 2021.

L’année 2023 semble plus simple à gérer sur ce front étant donné que la demande des consommateurs baisse avec la hausse des taux d’intérêt, des salaires ne suivant pas l’inflation, le pouvoir d’achat déclinant et les foyers redéfinissant leurs priorités de consommation.

Ainsi, pour les puces destinées à l’électronique grand public, les délais ne sont plus de l’ordre de neuf à douze mois, mais plutôt de deux à trois mois.

Les puces utilisées dans les équipements de réseau voient également les délais de livraison diminuer, d’après John Abbott, analyste principal de recherche chez S&P Global Market Intelligence.

Les semi-conducteurs en pénurie sont surtout les puces plus anciennes et bas de gamme, ainsi que les puces spécialisées et personnalisées. Des composants « ennuyeux mais essentiels », tels que les alimentations et les cartes de circuits imprimés, selon John Waite, vice-président de la chaîne d’approvisionnement mondiale de la société de services professionnels Genpact.

La visibilité est clé mais « au cours des deux dernières années, la transparence de la chaîne d’approvisionnement a diminué », déclare Carl Nothnagel, directeur de l’exploitation chez le fabricant de matériel spécialisé MBX Systems. « Certains fournisseurs essaient de faire passer le problème pour moins grave qu’il ne l’est ».

Selon un rapport publié en décembre dernier par l’association SEMI, 33 nouvelles installations de fabrication de puces sont en construction dans le monde cette année.

Les investissements gouvernementaux favorisent un retour à la fabrication régionale mais il faut parfois plusieurs années avant qu’une usine de pointe ne soit mise en service. De plus, les investissements récents se concentrent sur la fabrication de puces avancées plutôt que sur les anciens modèles. Les micro-unités de contrôle ainsi que les capteurs analogiques, de puissance discrète et logiques, sont laissées pour compte.