Contrairement aux Etats-Unis et à l’Australie (et peut-être bientôt aux Allemands), Paris ne va pas interdire le territoire français à la 5G d’Huawei indiquent Les Echos. Le gouvernement français se veut plus pragmatique. « Il n’y a pas assez de raisons suffisantes pour justifier une interdiction totale », a expliqué à nos confrères un conseiller ministériel de Bercy. « Si Huawei installe une antenne-relais à Nantes, ce n’est pas pareil qu’une antenne en face de l’Elysée… Nous avons une analyse fine de la situation. » Une autre source proche du pouvoir reconnaît toutefois que le sujet « se tend » en ce moment.
Une interdiction totale pourrait retarder l’installation de la 5G en France. C’est du moins ce qu’estime un opérateur qui a déclaré à nos confrères qu’une fois le fabricant chinois hors course Nokia ne pourrait pas tout prendre en charge. Or comme on le sait l’installation de la 5G est prévue dans l’Hexagone pour 2020. Parmi les candidats aux fréquences, SFR et Bouygues marquent de l’intérêt pour Huawei avec lequel ils ont mené des expérimentations.
La France ne peut cependant pas ignorer les risques de piratage et d’espionnage bien plus importants avec la 5G qu’avec la 4G. Il est probable donc que comme c’est le cas aujourd’hui les équipements du Chinois seront bannis d’Ile de France, région comme on s’en doute très sensible. Ils devraient cependant être autorisés ailleurs. A condition que le fabricant offre toutes les garanties nécessaires. Le numéro deux du groupe en France, Zhang Minggang, a assuré qu’il y avait des garde-fous sur leurs équipements, et qu’en dehors d’une maintenance souhaitée par l’opérateur, les techniciens maisons n’y avaient plus accès. Un argument qui vaut ce qu’il vaut.
Cela dit, il y a d’autres éléments à prendre en compte : Huawei emploie un millier de personnes dans l’Hexagone, ce qui n’est pas rien. Par ailleurs, Emmanuel Macron a promis au gouvernement chinois qui se rendrait une fois l’an dans l’empire du Milieu.