Broadcom n’a pas perdu de temps. Cinq jours après la finalisation de l’accord d’acquisition de VMware, le groupe a commencé à informer lundi ses collaborateurs dont les postes sont supprimés. Le nombre de licenciements n’est pas divulgué mais les nombreux témoignages partagés sur les réseaux sociaux laissent penser qu’ils sont massifs, touchent l’essentiel des divisions, même pour les postes d’ingénieurs et que Broadcom poursuivra la même stratégie de réduction des couts que dans les précédentes acquisitions de CA et Symantec. D’après le message qu’ils ont reçu, les salariés licenciés recevront en guise de consolation « une généreuse indemnité de départ » et un « délai de préavis payé en cas de non-travail ».

Broadcom n’agit pas vraiment par surprise puisqu’il avait fait connaitre dès l’annonce du projet son objectif de parvenir à 250 millions de dollars de synergies et d’augmenter la rentabilité de VMware en « éliminant les fonctions générales et administratives en double dans les ressources humaines, les finances, les services juridiques, les installations et les technologies de l’information ». En revanche, la volonté affichée d’informer les salariés sur leur sort avant la fin octobre ne semble pas avoir été suivie d’effet.

Selon Business Insider, VMware employait encore plus de 38 000 personnes en février mais les suppressions de postes ont déjà commencé avant la finalisation de l’acquisition. Par ailleurs les départs volontaires ont été nombreux à la fois au niveau des employés et de cadres dirigeants, avec notamment les départs de Karen Egan (SVP support mondial), Thomas Kellerman (responsable de la stratégie cybersécurité), Shyam Desirazu (VP de l’ingénierie) ou encore Sandy Hogan (responsable des ventes et des partenaires).

Après une longue attente de 18 mois, le temps d’obtenir toutes les approbations pour la fusion, la nouvelle vague de licenciements risque encore d’accentuer le climat de défiance et d’incertitude.

Interrogé par nos confrères de CRN, le PDG d’Advizex, un fournisseur de solutions d’infrastructures et partenaire de VMware, va jusqu’à dire que les licenciements créent « une inquiétude et un chaos importants » parmi les clients et les partenaires. Il évoque des contrats de renouvellement de plusieurs millions de dollars bloqués en raison de l’absence d’information sur les nouveaux prix des licences. « Nous avons un client qui se retrouve sans assistance et refuse de payer », relate-t-il aussi. Une situation qui devrait selon lui bénéficier au concurrent Nutanix.

Alors que VMware a déjà augmenté de 10% certaines licences, les clients et partenaires s’inquiètent de nouvelles hausses à venir, ainsi qu’une baisse de de la qualité du service et du support. Maintenant que Broadcom a le champ libres, il va devoir vite rassurer pour éviter que la prédiction de Forrester d’un départ de 20% des clients de VMware l’année prochaine ne se concrétise.