Symantec a-t-il publié des résultats financiers GAAP non conformes ? C’est ce que prétend James Felix, un actionnaire de la société qui précise que les résultats financiers trimestriels ont été manipulés, générant d’importants reversements pour les dirigeants. Il estime que l’enquête et les retombées qui en ont résulté ont fait perdre de l’argent aux investisseurs.

Une plainte, déposée devant un tribunal californien au nom de toutes les personnes qui ont acheté des actions Symantec entre le 11 mai 2017 et le 2 août dernier vise l’éditeur, son CEO Greg Clark, le directeur financier Nick Noviello, ainsi que l’ancien directeur de la comptabilité Mark Garfield, indique Channel Partners qui rapporte l’information. L’investisseur demande au tribunal d’accorder à sa plainte le statut de recours collectif, exige un procès avec jury, et réclame des dommages et intérêts pour l’ensemble des plaignants.

Après une dénonciation pour « pratiques comptables trompeuses », le comité d’audit de Symantec avait ouvert une enquête dont les résultats avaient fait plonger le titre, faisant subir aux investisseurs « des dommages considérables » peut-on lire dans le document. La firme de Mountain View avait alors reconnu avoir enfreint son code de conduite et indiqué qu’elle devrait reporter un chiffre d’affaires de 12 millions de dollars. Ces manipulations financières avaient permis aux dirigeants de dépasser leurs objectifs 2017 et d’obtenir des actions pour près de 52,1 millions de dollars et de toucher un bonus d’environ 4 millions de dollars précise encore la plainte.

En réponse à celle-ci, Symantec a indiqué dans un communiqué que le document était sans fondement, les états financiers étant désormais à jour et conformes aux règles du Nasdaq.

Ancien CEO de Blue Coat, Greg Clark a été nommé à la tête de Symantec après l’acquisition de Blue Coat en 2016. Dans sa plainte, James Felix affirme que ce dernier et Nick Noviello ont apporté à Symantec « les pratiques non éthiques et la culture toxique » de Blue Coat. Il indique que selon d’anciens employés de la société, ces ex-dirigeants de Blue Coat étaient connus pour fonctionner « en roue libre ».