Oracle débute son exercice fiscal 2024 sans satisfaire les attentes de Wall Street. Pour son premier trimestre clos fin août, le géant informatique a publié un chiffre d’affaires de 12,45 Md$ en hausse de 8% sur un an et un bénéfice net de 2,4 Md$ en progression de 52%. Les analystes espéraient toutefois 20 M$ de revenus supplémentaires et un bénéfice par action de 1,19$ contre 1,15$ publié. La croissance marque un net ralentissement par rapport aux 23% enregistrés sur l’exercice 2023.
Première raison, l’acquisition du géant de la santé Cerner, finalisée en 2022, qui a boosté un temps la croissance, joue maintenant l’effet inverse. La PDG d’Oracle Safra Catz a expliqué que la transition accélérée de Cerner vers le cloud et un modèle d’abonnement ralentissait provisoirement l’activité. Pour le trimestre en cours, elle prévoit d’ailleurs une croissance entre 3 % à 5 % avec Cerner et de 6 à 8 % sans.
La dirigeante souligne aussi les difficultés à répondre aux besoins des clients sur le cloud. « Parce que la demande est bien supérieure à ce que nous pouvons satisfaire, notre plus grand défi consiste à construire des centres de données le plus rapidement possible », a-t-elle déclarée.
Oracle compte actuellement 44 régions de cloud public et 6 en construction, 9 régions dédiées aux services et 11 planifiées, 9 régions de sécurité et 2 premières régions « souveraines » dans l’UE.
Sur le premier trimestre, les revenus provenant des services cloud et du support de licence augmentent de 12% d’une année sur l’autre à 9,5 Mds $. Le chiffre d’affaires généré par les licences cloud et les licences sur site diminuent de 10% à 0,8 Md$.
Les revenus du cloud seul s’élèvent à 4,6 Md$ en hausse de 29%, là encore en fort ralentissement comparé aux 55% du quatrième trimestre. Ils incluent 3,1 Md$ pour le SaaS (+17%) et 1,5 Md$ pour l’IaaS (+64%). Du coté des applications, l’ERP Fusion Cloud a généré 0,8 Md$ (+20%) et Netsuite 0,7 Md$ (+20%).
Selon Larry Ellison, président et directeur technique d’Oracle, l’adoption de l’IA est très bénéfique pour l’activité d’infrastructure du groupe. Il fait valoir que la forte automatisation du cloud d’Oracle et sa vitesse d’exécution rendent l’offre très compétitives pour la formation et l’inférence des modèles d’IA.
« À ce jour, les sociétés de développement d’IA ont signé des contrats pour acheter plus de 4 milliards de dollars de capacité dans le cloud Gen2 d’Oracle. C’est deux fois plus que ce que nous avions réservé à la fin du quatrième trimestre », a-t-il déclaré lors de conférence téléphonique sur les résultats.
Questionné par un analyste sur l’impact de l’IA pour un spécialiste des bases de données comme Oracle, il a répondu : « L’IA ne fonctionne pas sans accéder à d’énormes quantités de données et sans les ingérer. Nous pensons donc que c’est très bon pour notre activité de bases de données. »
Larry Ellison a ajouté que la nouvelle base de données vectorielles d’Oracle permet de former des modèles spécialisés à partir de données spécialisées, tels que les dossiers de santé électroniques, tout en gardant ces données anonymisées et privées.
Il a par ailleurs indiqué que l’IA générative était utilisée pour ses capacités de génération de code, notamment pour développer le nouveau système de Cerner avec l’environnement de développement d’applications APEX. « Nous générons ce code dans APEX, et cela se passe extrêmement bien », a-t-il conclu.