Syntec Numérique et Syntec Ingénierie s’associent pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur un secteur particulièrement fragilisé par la crise et aux contraintes spécifiques : l’Ingénierie et Conseil en Technologies (ICT). Partenaires des grands groupes aussi bien que des ETI ou même des PME, les entreprises de ce secteur ont réalisé plus de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier et recruté plus de 132.000 collaborateurs  (ingénieurs et techniciens supérieurs dans plus de 90% des cas), dont la quasi-totalité en CDI. Selon un communiqué des deux syndicats, elles réalisent 30% des efforts de R&D des grands fabricants de produits et équipements industriels, tous secteurs confondus.

Fortement impactées par la crise, ces entreprises ont été contraintes de recourir à l’activité partielle pour près de 40.000 personnes obligées de cesser leur activité faute de pouvoir continuer à travailler sur les projets de R&D de leurs clients, eux-mêmes touchés. « Des plans massifs de soutien aux industries automobiles et aéronautiques ont été annoncés par le gouvernement. Néanmoins, le recours à des prestations de R&D externalisée pour conduire les projets de ces filières s’annonce lointain et très parcellaire. Le chômage partiel continuera donc d’être le quotidien de milliers de salariés dans les prochains mois », estiment les deux organisations. Il risque même de devenir total pour les salariés qui opèrent pour des secteurs en difficulté comme l’aéronautique et l’automobile. De plus 10.000 jeunes diplômés (sur les 32.000 formés chaque année en France), qui devaient rejoindre le secteur à la rentrée risquent de ne pas trouver d’emploi et « viennent s’ajouter au contingent de l’élite technologique française expatriée, amputant l’économie du pays d’autant de compétences technologiques pointues, longues et coûteuses à développer ».

Pour éviter cette destruction de valeur intellectuelle et « remettre la France en position de leader sur les technologies clés » du futur (avion neutre en carbone, véhicule propre et autonome, train et navire du futur, sciences de la vie, industrie 4.0…) les syndicats proposent un partenariat à formaliser entre la puissance publique et les entreprises pour mettre en place un parcours FMDCI – Formation pour le Maintien et le Développement des Compétences d’Innovation – destiné aux 50.000 ingénieurs du secteur impactés (salariés en chômage partiel et jeunes diplômés). Il s’agirait de périodes de formation-action dédiées à de nouveaux projets d’innovation. D’application volontaire par les entreprises bénéficiaires, le FMDCI viendrait compléter le dispositif de l’activité partielle actuellement en cours de refonte, en proposant un parcours alternatif, spécifiquement adapté aux contraintes et aux besoins des entreprises du secteur industriel.  « Le FMDCI serait fortement créateur de valeur pour l’économie française : les fonds qui auraient été mobilisés pour indemniser l’inactivité serait ainsi consacrés au (re)développement de connaissances et de compétences de professionnels indispensables à une relance effective, rapide, verte et compétitive de secteurs industriels devant se réinventer », écrivent les deux organisations. Cette formule permettrait par ailleurs à la France de rattraper certains retards dans des secteurs industriels clés.