C’est un communiqué de ServiceNow annonçant le déploiement en janvier prochain à Singapour de sa solution de gestion de l’IT sur Microsoft Azure qui nous l’apprend : la nouvelle offre sera également lancée en France au même moment pour adresser les secteurs hautement réglementés tels que la santé, la finance ou l’administration.

Annoncée conjointement par Microsoft et ServiceNow en 2019 pour les besoins des services fédéraux américains, la plateforme ITSM en mode SaaS, administrée par ServiceNow faut-il le préciser, s’adressera donc tout d’abord aux clients français et singapouriens. Les services fédéraux américains et australiens attendront finalement quelques mois de plus.

« Il existe une énorme opportunité pour les clients – y compris dans le secteur public – d’appliquer la puissance du cloud pour devenir plus efficace et réactif », avait déclaré Satya Nadella, CEO de Microsoft lors de l’annonce de 2019. « Notre partenariat combine l’expertise de ServiceNow dans les flux de travail numériques avec Azure, notre cloud de confiance, afin que les clients puissent accélérer leur transformation numérique, tout en répondant à leurs besoins de sécurité et de conformité. »

« Cela nous était demandé par les clients ayant une sensibilité tout à fait particulière sur la localisation de leurs données, notamment dans la santé », a indiqué hier à nos confrères du Monde Informatique Bruno Buffenoir, directeur général de ServiceNow France. « Il était important, pour des pays où la demande était forte et où nous ne disposions pas de datacenters résidents, de proposer une alternative qui permet de répondre à ces enjeux en nous appuyant sur des infrastructures et des dispositifs déjà en place ».

Concernant ces infrastructures déjà en place, on peut citer l’hébergement du Health Data Hub, qui permet aux chercheurs d’accéder aux données de santé françaises, par la firme de Redmond. Hébergement comme on le sait dans le collimateur de la Cnil et du secrétaire d’Etat au numérique Cédric O, lesquels souhaitent le rapatriement de ces données sur des plateformes françaises ou à défaut européennes. Ils craignent en effet que dans le cadre du Cloud Act américain, Microsoft soit soumis « à des injonctions des services de renseignement l’obligeant à leur transférer des données stockées et traitées sur le territoire de l’Union européenne », ceci en totale contradiction avec, notamment, le RGPD.

Si le Conseil d’Etat leur donne raison, la nouvelle offre destinée aux marchés régulés pourrait attraper du plomb dans l’aile, du moins dans le ciel Azure de l’Hexagone.