Les actionnaires de référence de Qwant que sont la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts) et Axel Springer se sont engagés à participer à un nouveau tour de table le mois prochain. Le montant qui devrait résulter de l’opération n’est pas dévoilé mais selon Libération il serait de 10 millions d’euros. De quoi redonner une bouffée d’oxygène au moteur de recherche concurrent de Google, qui peine à gagner de l’argent. Pire les pertes se creuseraient selon le Figaro qui évoque un trou de 11,2 millions d’euros en 2018, contre 10 millions en 2017.

L’engagement des actionnaires a apparemment comme contrepartie la nomination d’un nouveau directeur général et l’abandon de toute fonction opérationnelle par le co-fondateur et actuel président Eric Léandri, qui va rejoindre un comité stratégique et scientifique qu’il présidera.

Arrivé « à titre transitoire » à la direction générale en septembre 2019, Tristant Nitot, se concentrera de nouveau sur la fonction de VP Advocacy qu’il assurait toujours. Il est remplacé par Jean-Claude Ghinozzi (photo), l’actuel directeur général Adjoint Sales & Marketing arrivé dans la société en 2017, qui assurera également la présidence. Il a pour mission de « renforcer les fondamentaux technologiques du moteur de recherche et son écosystème de services ainsi que sa monétisation » précise un communiqué.

Répondant à un autre souhait des actionnaires, un conseil de gouvernance va être mis en place et présidé par Antoine Troesch, directeur de l’investissement de la Banque des Territoires. Ce dernier s’appuiera sur le comité stratégique et scientifique d’Eric Léandri précise Qwant.

Cette réorganisation coïncide avec le choix fait par l’Etat d’installer Qwant comme moteur de recherche par défaut dans ses services, respectant ainsi une promesse faite à l’occasion de Vivatech 2019, par Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique.

Après une phase d’audits pour lesquels Qwant a ouvert l’ensemble de ses codes sources, ce choix  est aujourd’hui confirmé par une note envoyée aux administrations par la direction interministérielle du numérique (DINUM). L’Etat suit ainsi l’exemple de l’Assemblée Nationale, du Conseil Économique, Social et Environnemental, du CNES, du CEA, de la Banque de France, de certaines collectivités ou même d’entreprises privées.