Le 20 octobre 2020, le département de la justice des États-Unis a déposé une plainte contre Google, l’institution estimant que le GAFAM ne respecte pas la loi anti-monopole américaine, abuse de sa position dominante et porte ainsi atteinte au droit de la concurrence et à la qualité de l’offre proposée aux consommateurs. Cette procédure vient s’ajouter à celles engagées depuis 2017 par la Commission européenne contre Google et qui ont débouché sur des amendes records de respectivement 2,42 milliards d’euros, 4,34 milliards d’euros et 1,49 milliard d’euros, soit un total de 8,25 milliards d’euros.

Qwant est persuadé que les efforts pour comprendre et combattre les pratiques d’exclusion de Google peuvent réellement faire la différence pour les consommateurs américains et étrangers. Dans le cadre de la procédure américaine, il a fait parvenir une lettre ouverte au procureur général des Etats-Unis d’Amérique, William P. Barr pour attirer son attention « sur les pratiques commerciales déloyales généralisées de cet acteur incontournable du Web aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe ». Le moteur « européen et éthique » estime que les efforts pour comprendre et combattre les pratiques d’exclusion de Google peuvent réellement faire la différence pour les consommateurs américains et étrangers.

« L’innovation produit de Google apportée au marché de la recherche générale est indéniable et personne ne remet en question leur capacité technologique. Toutefois, Google a pu faire connaître ses mérites au public et gagner ses parts de marché parce que les concurrents en place n’abusaient pas de leur propre domination à l’époque. Aujourd’hui Google abuse de sa position dominante pour empêcher la concurrence de se développer. Une part de marché sur les moteurs de recherche de plus de 90% en Europe n’est plus acceptable. La concurrence est souhaitée et souhaitable dans un internet libre et ouvert », commente dans un communiqué le PDG de Qwant, Jean-Claude Ghinozzi (photo).

Les moteurs de recherche américain DuckDuckGo, français Lilo et Qwant, tchèque Seznam et allemand Ecosia ont récemment saisi la commission européenne pour se plaindre des pratiques commerciales de Google, qu’ils jugent déloyales. Ils sont insatisfaits du système d’enchères mis en place en 2019 par le Californien pour désigner d’autres moteurs de recherche par défaut lors de la configuration d’un smartphone ou d’une tablette vendues sur le Vieux Continent. Pour sélectionner les trois concurrents qui seront proposés à ses côtés, la firme de Mountain View organise en effet des enchères trimestrielles par pays, lors desquelles les participants s’affrontent pour définir le prix à lui payer. Or, pour les cinq moteurs de recherche, ce système d’enchères, réponse de Google à sa condamnation en 2018 à payer une amende de 4,34 milliards d’euros, ne résout absolument pas le problème d’abus de position dominante mais au contraire, ne fait que l‘amplifier.

« Malgré le grand intérêt manifesté par nos partenaires commerciaux et industriels qui estiment que notre réputation de respect de la vie privée des utilisateurs et de la neutralité du Web peut apporter une valeur ajoutée importante à leurs produits, nos tentatives pour obtenir des accords de distribution desSmartphones avec Qwant préinstallé comme moteur de recherche ont été ajournés en raison des effets dissuasifs du système de licences Android et Google Apps »,affirme Jean-Claude Ghinozzi, avant de conclure « Encore une fois, si notre monde moderne ultra-connecté a besoin d’acteurs puissants incontournables, nous avons aussi besoin d’offrir aux utilisateurs des alternatives crédibles et différenciantes. Qwant en est une. Et si tout le monde joue le jeu, c’est aujourd’hui possible. »