Les Etats-Unis pourraient reprendre la livraison de composants électroniques à ZTE. « Le président Xi et moi travaillons ensemble pour permettre à la grande entreprise de téléphonie chinoise ZTE de reprendre rapidement ses activités. Trop d’emplois perdus en Chine. Le département du Commerce a reçu des instructions pour faire le nécessaire », a en effet tweeté le président américain Donald Trump.

Le 16 avril dernier Washington décidait de mettre fin pour une durée de 7 ans aux exportations de composants américains destinés au groupe chinois accusé d’avoir violé l’embargo contre l’Iran et la Corée du Nord. Les Etats-Unis avaient déjà infligé au mois de mars une amende de 1,2 milliard de dollars à ZTE qui avait plaidé coupable en 2016.

L’an dernier, les autorités US ont par ailleurs affirmé que ZTE avait réalisé des transactions de plusieurs centaines de millions de dollars entre 2010 et début 2016, tout en ayant conscience de leur caractère illicite et tentant même de les dissimuler. Elles ont par ailleurs accusé le géant des télécommunications d’avoir fait de fausses déclarations concernant les mesures prises pour mettre fin à ces ventes qui concernent notamment des smartphones, des routeurs, des microprocesseurs et des serveurs. Le secrétaire d’Etat américain au Commerce, Wilbur Ross, a notamment accusé l’entreprise d’avoir distribué des bonus aux salariés qui ont participé au commerce illégal. « Au lieu de donner des avertissements à ses équipes, ZTE les a récompensées », s’est indigné le responsable américain.

Le boycott imposé par l’administration US menace la plupart des activités de ZTE qui a annoncé la semaine dernière la cessation de la production et la vente de smartphones et d’équipements réseaux. Certains médias chinois ont par ailleurs évoqué une cession de la division smartphones de la société.

ZTE se fournit notamment en puces auprès de Qualcomm, Intel et Micron Technology. Pékin, qui a protesté contre cet embargo, a mis ce dossier parmi les priorités dans les négociations commerciales en cours entre les deux pays.

Il est à peu près certain que le président américain va exiger ou a déjà obtenu des contreparties. Rappelons que les deux pays se livrent une guerre commerciale larvée, marquée de part et d’autre par des hausses de tarifs douaniers.