Umanis n’est pas satisfait. Le chiffre d’affaires 2019 – qui n’est pas encore publié – n’atteindrait pas l’objectif escompté. En organique, il n’aurait ainsi progressé que de 1%. Au premier semestre, malgré une augmentation des revenus de 8%, le bénéfice net bénéfice net avait chuté de 34% pour s’établir à 3,3 millions d’euros. Tout cela a provoqué la méfiance des investisseurs, le cours plongeant entre le 2 janvier 2019 et le 2 janvier 2020. « Ce ne fut pas la meilleure année que nous aurions pu avoir. Les institutions financières françaises, qui sont nos (principaux) clients, ont connu de très grosses restrictions dans leurs budgets », a expliqué le PDG Laurent Piepszownik à Channel Partner Insight au cours d’un entretien.
Le groupe, qui s’est fixé comme objectif une croissance de 4% en 2020, s’apprête donc à prendre un virage stratégique. « Avant, nous pensions qu’il fallait croître sur le marché français avant d’envisager de croître dans d’autres pays », a indiqué le dirigeant, désormais prêt à reconsidérer cette position. Il envisage des acquisitions à l’étranger d’entreprises générant « plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires », dont les prix de vente s’affichent en général autour de 100 millions d’euros . Les marchés ciblés sont l’Allemagne et l’Espagne, où le groupe possède déjà une petite filiale. Selon Laurent Piepszownik, cela ne peut s’envisager que si Umanis, qui engrange actuellement environ 250 millions d’euros par an, atteint le cap des 400 millions d’euros. Pour y parvenir, le PDG souhaite se concentrer sur le marché des PME, aux marges plus conséquentes. « Un marché sur lequel nous ne sommes pas très fort », a-t-il ajouté. Un directeur commercial a été recruté le mois dernier pour prendre en charge ce segment.
Laurent Piepszownik reconnaît que cette stratégie lui a été en partie inspirée par les concurrents. « Quand j’étudie le bilan des concurrents, je peux voir l’importance des PME », a-t-il expliqué à nos confrères. « Avec les grandes entreprises, il y a une grande lutte dans le processus d’approvisionnement et les prix finissent par être plus bas. Avec les PME, il n’y a pas de processus d’approvisionnement qui poussent les marges vers le bas. »