On le savait déjà, Orange n’utilisera pas les 2,2 milliards d’impôts récupérés auprès du fisc français pour financer (en partie) une acquisition d’Atos, une option refusée par le conseil d’administration. Celui-ci vient en revanche d’en dire un peu plus sur ce qu’il va faire de cette manne.

Près d’un quart de cet argent servira à investir dans les réseaux en France et à l’international « au bénéfice de ses clients » ainsi que dans des projets liés à la transition écologique. Un autre quart servira à accompagner la transformation opérationnelle du groupe « pour gagner notamment en agilité et en performance », annonce un communiqué, sans plus de précisions.

Orange devrait également dépenser 620 millions d’euros pour acquérir les 52,9% d’Orange Belgique qu’il ne détient pas encore « pour adapter la structure de capital de ses filiales à leurs enjeux ». L’opérateur historique souhaite en effet lancer une OPA sur sa filiale au prix de 22 euros par action, ce qui représente une prime de 35,6% sur le dernier cours de clôture. « Cette proposition, qui sera soumise à l’approbation de la FSMA (autorité des services et marchés financiers belge), n’est que l’expression d’une intention et ne constitue pas une notification formelle », précise toutefois Orange.

Une autre partie des fonds sera consacrée à « des engagements sociétaux pour la neutralité carbone d’ici 2040 et l’égalité numérique ». Plusieurs projets seront ainsi accélérés comme le déploiement des Orange Digital Centers et le financement de puits carbone. Le budget 2021 de la Fondation Orange bénéficiera d’une subvention exceptionnelle « afin de renforcer significativement son soutien aux publics les plus fragiles. »

Le conseil d’administration envisage par ailleurs de distribuer un dividende exceptionnel de 20 centimes par action. Cette opération doit toutefois être validée par l’assemblée générale des actionnaires.

Répondant favorablement à une sollicitation de l’AASGO (Association Actionnariat Salarié Groupe Orange), environ 30 millions de titres seront proposés aux actionnaires salariés et anciens salariés en France et à l’étranger à des conditions privilégiées, avec pour objectif que ces derniers détiennent à terme 10% du capital. « Les conditions privilégiées (abondement et décote), ouvertes par la loi Pacte, sont une vraie opportunité pour solidifier l’actionnariat salariés par essence fidèle et de long terme alors qu’Orange évolue sur le marché favorable du numérique », salue dans un communiqué le président de l’AASGO, Marc Maouche.

S’il reste un solde après ce saupoudrage, il sera utilisé pour réduire l’endettement net de l’entreprise, qui s’élevait au 30 juin à 26,4 milliards d’euros.