Trois ans et demi après sa procédure collective et sa reprise par Butler Industries, Nextiraone va bien. Son chiffre d’affaires s’est stabilisé autour de 240 M€ annuels (avec ses filiales) et ses comptes sont repassés dans le vert après des années dans le rouge. De 2,1 M€ en 2016, le bénéfice net a été porté à 4 M€ en 2017 et il devrait dépasser les 5,5 M€ en 2018. Pour cela, la société s’est transformée mais à son rythme et sans remettre en question son ADN : l’intégration et l’exploitation de systèmes de communication et d’équipements réseaux.

Malgré le plan social de 2015 qui, avec ses 300 départs, l’a affaibli sur le plan des compétences, l’intégrateur a su stabiliser son effectif (autour de 1.250 personnes) et conserver ses principales expertises, notamment dans les technologies voix, la collaboration, les équipements réseaux, les centres de contacts. Ce qui lui a valu la confiance renouvelée de ses principaux partenaires historiques, à savoir : Alcatel, Cisco, Conecteo, Genesys, Microsoft, Juniper…

Soucieux néanmoins de suivre la tendance marché, il s’est attelé à faire évoluer son expertise et son offre vers le Cloud et l’informatique hybride. Au cours des douze derniers mois, il a mis en place une infrastructure mutualisée de Cloud privé au sein de deux datacenters franciliens en colocation sur la base de laquelle il a bâti une série de services hébergés. Désormais rebaptisée NXO, la société propose ainsi une offre de centre de contact sous forme de service sur la base de la technologie Kiamo de Conecteo ; une solution de collaboration unifiée motorisée par la solution OpenTouch Enterprise Cloud d’Alcatel ; et une solution de pare-feu mutualisé d’origine Fortinet…

Représentant encore une part marginale de son activité, cette infrastructure cloud est le vecteur privilégié de la relance de son activité run (services d’administration, d’exploitation et de support) qui, après des années de décroissance, s’est stabilisée en 2018 et devrait repartir à la hausse à partir de 2019, selon Jean-Maurice Fritsch, président du directoire de Nextiraone.

Au-delà du Cloud, l’intégrateur s’emploie à étoffer ses compétences et son catalogue dans les serveurs et le stockage ainsi que dans la sécurité. Après avoir signé Fortinet il y a un an, il vient de se rapprocher de Palo Alto. Il a également beaucoup investi autour des solutions SBC (session border controller) d’Oracle et d’Audiocode, et s’intéresse de près aux marchés du SD-WAN et du SD-LAN.

En sus de ses investissements sur le Cloud, NextiraOne a aussi fait évoluer son modèle de déploiement : « on varie les profils des collaborateurs affectés au support et on fait de plus en plus de choses à distance pour limiter les interventions sur site, explique Jean-Maurice Fritsch. On mise par exemple sur la pré-intégration des équipements et l’automatisation des processus de configuration. Cela contribue à maintenir nos prix compétitifs et à améliorer nos performances ».

Pour l’année 2019, il se déclare raisonnablement optimiste. « Il y a encore beaucoup de projets, notamment venant des nombreuses entreprises qui ont eu tendance à concentrer leurs investissements sur les systèmes et les applications au cours de la dernière décennie en sous-estimant leurs besoins réseaux (bande passante, qualité de connexion, etc.). Nous avons enregistré une croissance sensible de nos prises de commandes ces derniers mois mais notre visibilité reste limitée à quelques mois. »