Microsoft vient d’ajouter à son cloud Azure les services IaaS qui lui manquaient pour attirer les applications existantes des clients et s’imposer, à la manière d’Amazon, comme une extension de leur système d’information.


Le Cloud Micrososoft Azure fait sa révolution. Microsoft y ajoute une nouvelle couche de services qui permet de lui donner la dimension IaaS (ou infrastructure sous forme de service) qui lui manquait encore pour faire jeu égal avec Amazon. Microsoft introduit notamment la possibilité de créer des machines virtuelles persistantes et des réseaux privés virtuels. Deux fonctionnalités qui devraient à elles seules faire changer d’échelle le Cloud de Microsoft. Jérôme Trédan, directeur des produits serveurs et plate-formes cloud de Microsoft France souligne ainsi que l’éditeur s’attend à multiplier par cinq les revenus d’Azure sur son exercice fiscal 2013 qui démarre le 1er juillet. « le Iaas est le chemin le plus court pour accéder au cloud », souligne-t-il.

Ce qu’Olivier Léal, co-directeur de la BU intégration d’Ysance, qui compte parmi les partenaires les plus en pointe de Microsoft sur le sujet (en tant que certifié Azure Circle), reformule de la façon suivante : « la maturité du marché fait qu’il est aujourd’hui plus facile de vendre du IaaS que du PaaS [Plate-forme sous forme de service] ». Et d’expliquer : « Azure fonctionne désormais comme un IaaS alors qu’il était jusqu’à présent exclusivement orienté PaaS, avec les limitations que cela suppose. Un PaaS ne permet pas de construire son infrastructure d’hébergementcomme on le souhaite. Les applications doivent se conformer à un certain cahier des charges. Ce n’est pas gênant lorsqu’il s’agit de nouveaux développements mais ce n’est pas compatible avec les applicatifs existants chez les clients ».

Quarante secondes suffisent pour créer une machine virtuelle dans Azure

C’est précisément ce marché des applicatifs existants que vise Microsoft. Arguant que les clients sont enclins à se débarrasser de leurs machines physiques, l’éditeur a fait en sorte de simplifier au maximum leur migration vers son cloud. « Quanrante secondes suffisent pour créer une machine virtuelle sur Azure », souligne ainsi Jérôme Trédan. Surtout, et c’est là l’un des points forts de l’annonce de Microsoft, Azure supporte désormais plusieurs distribution Linux (SuSe, CentOS et Ubuntu) et de nouvelles librairies de langages pour .Net, PHP, Java, Node.js. L’éditeur revendique par ailleurs des prix comparables (voire inférieurs à prestation égale) à ceux d’Amazon : à partir de 0,013 dollar l’heure pour une machine virtuelle incluant la licence Windows et l’équilibrage de charge.

Et à la différence d’Amazon, Microsoft va pouvoir s’appuyer sur son écosystème partenaires. « Ces machines virtuelles qui auront été créées dans notre cloud, il faut les administrer et les exploiter, poursuit Jérôme Trédan. C’est le rôle des partenaires ». Cette annonce leur ouvre selon lui tout un pan de nouvelles opportunités. Elle va surtout permettre à l’éditeur d’élargir considérablement le nombre de partenaires engagés sur Azure. Alors que la plate-forme cloud de Microsoft fédérait jusqu’à présent une vintaine de partenaires certifiés essentiellement orientés développement applicatifs, elle est désormais susceptible d’être investie par l’ensemble de ses partenaires infrastructures, ce qui représente des centaines de certifiés en France, sans parler des partenaires non Microsoft, venant du monde Linux. Microsoft Azure versus Amazon : la bataille ne fait que commencer !