L’État français fait une nouvelle offre pour les supercalculateurs d’Atos, actifs très stratégiques utilisés notamment pour la dissuasion nucléaire. L’offre reçue par le groupe ce week-end valorise l’entité Advanced Computing 500 millions d’euros et jusqu’à 625 millions d’euros en incluant des compléments de prix. Cette dernière regroupe les divisions High-Performance Computing (HPC) & Quantum ainsi que les divisions Business Computing & Artificial intelligence. Elle emploie 2500 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 570 millions d’euros en 2023. Une période de négociations exclusives est ouverte jusqu’au 31 mai 2025.

En juin dernier, l’État avait déjà fait une proposition à 700 millions d’euros sur un périmètre plus large incluant trois activités de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) : les supercalculateurs (Advanced Computing), les systèmes électroniques de défense (Mission-Critical Systems) et les produits de cybersécurité. Dans la fourchette basse des estimations initiales qui avaient valorisé ces activités entre 700M€ et 1 Md€, l’offre n’avait pas permis de déboucher sur un accord. En cas de deal cette fois, l’État effectuera un paiement initial de 150 M€ à la signature.

Atos annonce par ailleurs qu’il va engager un processus de cession organisée pour ses activités Cybersecurity Products et Mission Critical Systems, qui ont généré un chiffre d’affaires d’environ 340 millions d’euros sur le dernier exercice.

Ces « autres activités souveraines font d’ores et déjà l’objet d’une protection adéquate par l’intermédiaire de la convention et de l’action de préférence dont bénéficie l’État. Leur cession sera menée par Atos dans le cadre d’un processus distinct et sur la base d’une liste d’acquéreurs possibles agréés par l’État », souligne Bercy dans un communiqué.

« L’ouverture des discussions exclusives entre l’État et Atos constitue une première étape cruciale, non seulement pour le redressement et la restructuration du groupe mais aussi pour la sécurisation de l’activité stratégique des supercalculateurs. Il est du rôle de l’Etat que de garantir, comme actionnaire lorsque cela le justifie, la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques pour notre souveraineté », a commenté Antoine Armand, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.