C’est un nouveau coup dur pour Huawei qui s’attendait à ce que son activité PC devienne rentable cette année grâce à la bonne santé de sa gamme MateBook. Selon le quotidien spécialisé taïwanais Digitimes, visé par l’embargo du gouvernement américain qui l’empêche de s’approvisionner auprès de ses fournisseurs américains (Microsoft, Intel, AMD, Nvidia, Broadcom…), le fabricant chinois a demandé à ses autres approvisionneurs de suspendre leurs livraisons. La fabrication des PC est en conséquence ralentie et pourrait s’arrêter. Le fabricant a donc reporté à une date indéfinie la présentation d’un nouveau MateBook à Shangaï à l’occasion du CES Asia 2019, le grand salon consacré à l’électronique qui se termine ce jeudi.
Dans le combat qui l‘oppose à l’administration Trump, Huawei possède quelques munitions. Il réclame ainsi un milliard de dollars à Verizon qu’il accuse d’utiliser indirectement sa propriété intellectuelle sans verser de royalties. Selon Reuters, qui rapporte l’information, le litige concernerait plus de 230 brevets couvrant notamment les réseaux, les infrastructures filaires et l’internet des objets. Une vingtaine de fournisseurs de l’opérateur, y compris de grandes entreprises américaines du secteur des technologies, utiliseraient ces brevets pour lesquels ils paieraient des redevances à Verizon, qui ne les rétrocéderait pas à Huawei. Des représentants d’Huawei et de Verizon se sont rencontrés la semaine dernière à New York pour discuter de ce problème, qui est sur le tapis depuis le mois de février.
Interrogé par nos confrères, le porte-parole de Verizon, Rich Young, a refusé de commenter « une affaire juridique potentielle ». « Ces problèmes ne concernent pas que Verizon. Compte tenu du contexte géopolitique plus large, toute question concernant Huawei a des implications pour l’ensemble de notre secteur et soulève également des préoccupations nationales et internationales », a-t-il ajouté.
Toujours selon Reuters, le fabricant chinois a par ailleurs déposé a dans plusieurs pays européens le nom « Hongmeng » qui pourrait s’attacher à son système d’exploitation, destiné à remplacer Android (lui-même développé sur une base Android open source). D’après le quotidien chinois Global Times, l’OS serait actuellement testé par Oppo et Vivo, et pourrait faire son apparition dès le printemps 2020.
D’après XdaDeveloppers cette fois, qui s’appuie lui-même sur le site d’information indépendant consacré à l’économie russe The Bell, Huawei pourrait faire le choix d’Aurora, un OS russe basé sur Linux. Guo Ping, l’un des présidents tournants du fabricant aurait rencontré à ce sujet Konstantin Noskov, le ministre russe en charge du développement numérique.