Classe mobile HP-ArroboxSix mois après son lancement, l’heure est au bilan pour le plan Ecoles numériques rurales. Une partie des projets a démarré mais le nombre de candidatures non satisfaites fait polémique.

 

Décidément, le plan Ecoles numériques rurales annoncé au printemps dans le cadre du plan de relance du gouvernement n’en fini pas d’être victime de son succès. L’AMRF, l’association des maires ruraux de France, est ainsi monté au créneau la semaine dernière pour demander officiellement au ministre de l’Education nationale que ce plan fasse l’objet d’un second volet afin de ne pas léser les communes n’ayant pas pu en bénéficier à ce jour.

Réservé aux communes de moins de 2.000 habitants, ce plan doté d’un budget de 50 millions d’euros devait permettre de subventionner initialement l’acquisition de 5.000 classes mobiles numériques. Or, d’après l’AMRF, plus de 8.000 communes se sont portées candidates et certains départements auraient même deux fois plus de déclarations d’intention que d’enveloppes disponibles.

Une pénurie d’autant plus mal acceptée par les intéressés que l’admission tardive des écoles privée dans le dispositif a conduit au déclassement de communes pourtant éligibles au dispositif. Au ministère de l’Education nationale, on se garde de tout commentaire de peur d’alimenter la polémique. Et alors qu’un premier bilan devait être rendu public au début du mois de septembre, il ne nous a pas été possible d’avoir accès au moindre rapport d’étape. Mais on a assuré qu’un bilan serait fait d’ici un mois, suite à la vérification en cours de la conformité des installations.


Les projets ont démarré sur le terrain et profitent aux revendeurs de proximité

 

En interrogeant les grossistes et revendeurs impliqués sur ce marché, on peut néanmoins esquisser quelques tendances. Ainsi peut-on affirmer que les projets ont bien démarré sur le terrain quoiqu’avec un peu de retard par rapport au calendrier initial (fin juin au lieu d’avril-mai). Etonnamment, ce plan aurait surtout profité aux revendeurs de proximité déjà bien implantés dans ces communes rurales au détriment des grands revendeurs nationaux, qui n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts pour se positionner.

« On fait valoir notre implantation locale et le fait que le meuble [dans lequel est abrité la classe mobile] est fabriqué sur place, explique Eric Diry, patron du revendeur bourguignon ITD System. Surtout on s’y est pris très à l’avance, dès mars, en envoyant des dossiers aux maires, aux écoles et aux inspections académiques. Résultat, on espère équiper 30 à 40 écoles rien que sur la Saône-et-Loire ».

Néanmoins tout n’est pas encore joué puisque seuls deux cinquièmes des crédits ont été distribués à ce jour, la deuxième partie de l’enveloppe n’étant attendue qu’à la fin du mois de septembre. Un étalement des crédits qui n’est pas pour déplaire aux revendeurs concernés qui s’attendent à avoir des commandes jusqu’à la fin de l’année.