La contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ne va finalement pas disparaitre l’année prochaine. Le gouvernement a confirmé que la suppression de cet impôt de production se fera de façon étalée jusqu’à la fin du quinquennat et non plus en une seule fois en 2024, comme prévu. Les entreprises de services numériques (ESN) seront les premières à en pâtir, comme l’explique le cabinet d’analyse financière Portzamparc, cité par nos confrères d’Investir :

« Les ESN, comme Infotel, Alten ou SII, ont la particularité d’avoir une activité à forte valeur ajoutée, base de calcul de la CVAE déterminée en partie par le chiffre d’affaires, mais avec des marges bénéficiaires relativement faibles du fait de l’importance des coûts salariaux dans un modèle par essence à faibles économies d’échelle. »

Si les ESN sont donc parmi les entreprises les plus pénalisées par ce report, l’impact restera néanmoins mesuré. En effet, sur les 8 milliards d’euros de CVAE que le candidat Macron s’était engagé à faire disparaitre pour renforcer la compétitivité, la moitié a déjà été supprimée en 2023, avec encore un milliard supplémentaire prévu en 2024.

Portzamparc estime ainsi que pour une ESN comme Infotel, qui réalise son chiffre d’affaires à 90% en France, le manque à gagner serait de l’ordre d’un million d’euros sur la base d’un bénéfice estimé de 75 millions d’euros.

Bien que le report ne soit pas une bonne nouvelle pour les entreprises concernées, le secteur du numérique reste heureusement plutôt bien orienté. En juin dernier Numeum a revu à la hausse sa prévision de croissance pour 2023 de 5,9% à 6,3% et de 3,7% à 4,2% pour les ESN.