Actionnaire à hauteur de 3% d’Ecomouv’, le groupement qui a remporté l’appel d’offres pour l’Ecotaxe, Steria a été pénalisé par la suspension de la taxe poids lourds. Son chiffre d’affaires du quatrième trimestre plonge de 8,2% à 141,7 millions d’euros (contre 154,4 millions un an plus tôt).

La bonne santé de la filiale britannique (+5,5%) permet toutefois de limiter la casse. Le chiffre d’affaires global s’établit ainsi à 468,8 millions d’euros, soit un très léger recul de 0,3% comparé aux 470,1 millions engrangés l’année dernière. 

L’impact de l’Ecotaxe se ressent bien entendu sur les résultats annuels. Le chiffre d’affaires perd ainsi 4,0% à 1,75 milliard d’euros. A périmètre et changes constants, la baisse d’activité est de 1,8%. Sans le report de la taxe, la variation aurait été de -0,6%.

Plus gros contributeur du groupe, le Royaume-Uni abandonne 1,4% à 691,5 millions d’euros. La France voit quant à elle son chiffre d’affaires reculer de 5,6% à 555,4 millions d’euros. Outre l’Ecotaxe, l’Hexagone est pénalisé par un retard dans l’évolution du modèle de production concernant les nouveaux contrats de transformation d’infrastructure et par des surcoûts liés à l’opération de consolidation des datacenters. Le résultat de l’Allemagne se contracte de 1,6% à 67,6 millions d’euros. Tirés par la Scandinavie (+13;3%), les autres pays voient en revanche leur chiffre d’affaires augmenter de 13,2% à 70,8 millions d’euros.

Grâce notamment à la mise en place à partir du deuxième semestre 2012 du plan 3P (visant à économiser 15 à 18 millions d’euros par an), le taux de marge opérationnelle résiste et s’établit à 6,3% (110,4 millions d’euros) contre 6,4% en 2012, et ce malgré les impacts négatifs de la suspension de l’Ecotaxe..
Cette suspension se traduit toutefois par une provision de 8,0 millions d’euros. D’autres produits et charges opérationnels, notamment une charge de restructuration de 35,2 millions d’euros font chuter le bénéfice de 75% à 8,9 millions d’euros, à comparer aux 35,6 millions d’euros enregistrés en 2012.

Steria ne précise pas à quoi seront affectées les charges de restructuration. Faut-il y voir les prémices de suppressions d’emploi à venir. On se rappellera à ce propos que la SSII avait annoncé, sans autre précision, à l’occasion de la présentation des résultats du troisième trimestre qu’elle avait engagé des discussions avec les partenaires sociaux  » dans le cadre d’un projet visant à améliorer la compétitivité et dont l’ambition est d’accroître la profitabilité opérationnelle d’environ 20 millions d’euros d’ici 2015 « .

Sur la base des commandes prises au cours du quatrième trimestre et d’une très forte croissance attendue au Royaume-Uni, Steria vise une croissance organique du chiffre d’affaires comprise entre 6% et 8% en 2014 et une augmentation de la marge opérationnelle d’au moins 10%.