Si l’information se vérifie, Bouygues et SFR pousseront un « ouf » de soulagement. Reuters, qui s’appuie sur deux sources proches du dossier, rapporte en effet que l’Anssi autorisera finalement l’utilisation de certains équipements Huawei dans le déploiement de la 5G, et ce malgré les appels répétés des Américains pour exclure le fabricant chinois du futur réseau.

Les deux sources, qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat, ont déclaré que l’autorisation couvrirait uniquement des équipements non essentiels du réseau, qui posent des risques en matière de sécurité moins importants. « Ils ne veulent pas interdire Huawei, mais le principe est : « Sortez-les du cœur du réseau mobile » », a expliqué l’une d’eux.

L’ANSSI devait initialement se prononcer le mois dernier mais sa décision a été retardée pour obtenir des informations supplémentaires auprès des opérateurs a encore indiqué une des sources. L’agence a par ailleurs eu des échanges avec le bureau du Premier ministre, ainsi qu’avec ses pairs britanniques et allemands pour adopter une approche commune envers Huawei.

En n’excluant pas le fabricant chinois, la France suivrait les traces de la Grande-Bretagne où le Premier ministre Boris Johnson a intégré Huawei dans le déploiement de la 5G en le maintenant toutefois éloigné du cœur de réseau.

Le commissaire européen à l’Industrie Thierry Breton s’est également prononcé en ce sens. « L’UE ne ferme ni n’ouvre la porte à personne. Cette Commission définit des règles, tout le monde est le bienvenu, mais tout le monde doit les respecter » avait-il déclaré fin janvier lors de la présentation d’un guide des mesures à prendre par l’union européenne pour assurer la sécurité des réseaux 5G, sans citer le constructeur chinois. Les fournisseurs à risque doivent ainsi être maintenus à distance des sites sensibles tels que les administrations, les bases militaires ou les centrales nucléaires.

Si Orange et Free ont fait appel à Nokia et Ericsson pour leur réseau 5G, Bouygues et SFR souhaitent de leur côté pouvoir faire entrer Huawei dans la boucle. Les deux opérateurs s’appuient en effet sur l’équipementier chinois pour leur réseau 4G. Un refus de l’Anssi impliquerait le remplacement de certains équipements actuels qui ne nécessitent que des adaptations mineures pour supporter la 5G.