Intel relève doucement la tête. Après avoir touché le fond lors de son premier trimestre fiscal avec un plongeon de 36% de ses revenus et une perte historique de 2,8 Md$, le géant américain des semi-conducteurs a dépassé ses prévisions au troisième trimestre, clos fin septembre. Le chiffre d’affaires s’est élevé à 14,2 Md$, en baisse de 8% sur un an, mais au-dessus de la fourchette annoncée, entre 12,9 et 13,9 Md$. Le bénéfice net a chuté de 71 % pour atteindre 310 M$ mais le bénéfice par action s’est établi à 0,41$ contre une prévision de 0,21$.

Avec un marché du PC qui se stabilise et des niveaux de stocks assainis, l’activité du Client Computing Group (CCG) enregistre 7,9 Md$ de revenus, en recul désormais de 3% sur un an. Un résultat honorable alors que les livraisons de PC ont baissé de 7% au troisième trimestre selon les données d’IDC et Canalys. Chez Intel, le segment PC de bureaux enregistre encore une baisse de 14% à 2,7 Md$ mais celui des ordinateurs portables progressent de 2% à 4,5 Md$.

Intel reste en revanche à la peine sur son activité de centres de données et IA, avec des revenus en recul de 10% sur un an à 3,8 Md$. Le groupe reste soumis à une forte pression concurrentielle de la part de Nvidia dont les GPU sont les plus convoités pour les charges de travail d’IA. La division Réseau et périphérie enregistre la pire performance du trimestre, en baisse de 32% à 1,5 Md$.

La filiale Mobileye, spécialisée dans les systèmes de conduite autonome, reste bien orientée avec des revenus de 530 M$ en progression annualisée de 18%. Enfin, les services de fonderie Intel bondissent de 299% à 311M$.

« Nous avons réalisé un troisième trimestre remarquable, souligné par des progrès globaux sur nos feuilles de route de processus et de produits, des accords avec de nouveaux clients fondeurs et une dynamique alors que nous introduisons l’IA partout », a commenté dans un communiqué Pat Gelsinger, PDG d’Intel.

Pour le quatrième trimestre, Intel prévoit des revenus entre 14,6 et 15,6 Md$, ce qui au niveau médian représenterait une progression séquentielle de 6% et de 8% d’une année sur l’autre. Le bénéfice par action est attendu à 0,44$.

Le groupe se montre relativement optimiste sur un rebond « sain » du marché du PC, une amélioration de l’activité de centres de données et une accélération des services de fabrication.

Interrogé par les analystes par le risque concurrentiel des processeurs Arm comme alternative à l’architecture x86, alors que Qualcomm, Nvidia et AMD se positionnent sur ce segment pour 2024 et 2025, Pat Gelsinger s’est montré serein en déclarant : « Nous prenons tous nos concurrents au sérieux, mais je pense que l’histoire nous guide ici. Nous ne pensons pas qu’ils puissent être si importants que cela au global ».

L’évolution des parts de marché sera pourtant scrutée de près dans les prochains trimestres. Intel ne ferme d’ailleurs pas la porte et déclare voir une « belle opportunité pour notre activité fonderie ».