D’après le Wall Street Journal, Intel envisagerait d’acquérir Broadcom si ce dernier réussissait à mettre la main sur Qualcomm. Le géant des puces craindrait en effet la formation d’un concurrent trop puissant.

Le mois dernier, le conseil d’administration de Qualcomm a rejeté à l’unanimité l’offre d’acquisition de 121 milliards de dollars déposée par Broadcom (une première offre de 103 milliards de dollars avait déjà été refusée quelques jours auparavant), estimant que cette proposition sous-valorisait la société. Le conseil d’administration ne fermait toutefois pas la porte à des discussions sur une base de valorisation supérieure.

Une assemblée générale des actionnaires de Qualcomm devait se tenir le 6 mars pour se prononcer sur la nomination au conseil d’administration de six candidats choisis par Broadcom, une initiative qui si elle aboutissait pouvait faire faire basculer la décision. La tenue de cette assemblée générale a été reportée à la dernière minute, à la demande du CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States) chargé d’analyser les acquisitions d’entreprises américaines par des intérêts étrangers, Broadcom étant basé à Singapour. Or Qualcomm travaille sur des projets pour le gouvernement américain. Pour satisfaire le CFIUS, Broadcom vient de faire savoir qu’il avait lancé la domiciliation de son siège social aux Etats-Unis, une opération qu’il promet de boucler pour le 3 avril prochain. Le fabricant réalise ainsi une promesse faite par son CEO, Han Tock, à Donald Trump en novembre dernier. « En tant que société enregistrée aux Etats-Unis, Broadcom se réjouit de travailler directement avec le gouvernement américain en tant que fournisseur de confiance et de poursuivre les engagements actuels de Qualcomm », précise un communiqué de la société. Celle-ci assure qu’elle n’avait nullement l’intention de procéder au rachat de Qualcomm avant le mois d’avril.

Intel vient de son côté de démentir les propos du Wall Street Journal, indiquant qu’il se concentrait actuellement sur l’intégration des acquisitions réalisées au cours des 30 derniers mois, notamment celles du spécialiste israélien de la voiture autonome Mobileye et du fabricant de composants programmables Altera.