Sur son exercice 2024, Intel a enregistré un chiffre d’affaires de 53,1 Md$, en baisse de 2% sur un an et une perte abyssale de 18,8 Md$, contre un bénéfice de 1,7 Md$ en 2023. C’est le quatrième exercice de baisse consécutive pour le groupe, cerclé par la concurrence et débordé dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Même si les résultats du quatrième trimestre ont été moins pires qu’anticipés par les analystes, la firme de Santa Clara a vu ses revenus reculer de 7% à 14,3 md$. La perte nette sur le trimestre s’établit à 126 M$, ou 3 cents par action, contre un bénéfice net de 2,67 Md$, ou 63 cents par action, un an plus tôt.
Perdant des parts de marché dans un marché du PC encore fragile, la principale division Client Computing Group (CCG) a vu ses revenus reculer de 9% au T4 à 8 Md$ mais progresser de 4% sur l’exercice à 30,3 Md$.
L’activité Centre de données et IA (DCAI) s’affiche en baisse de 3% au T4 à 3,4 Md$ et gagne 1% sur l’exercice à 12,8 Md$.
La division Réseau et périphérie (NEX) est la seule à avoir progressé au dernier trimestre, avec un chiffre d’affaires en hausse de 10% à 1,6 Md$ et de 1% sur l’exercice à 5,8 Md$.
Enfin l’activité fonderie poursuit sa chute avec un chiffre d’affaires de 4,5 Md$ sur le trimestre et de 17,5 Md$ sur l’exercice, en baisse respectivement de 13% et 7% sur un an.
Après avoir congédié son patron Pat Gelsinger, Intel a nommé deux co-PDG par intérim, David Zinsner comme directeur financier et Michelle Holthaus (photo) comme directrice produit.
« Il n’y a pas de solutions rapides », a concédée cette dernière lors de sa conférence avec les analystes, alors que David Zinsner a déclaré viser le seuil de rentabilité pour Intel Foundry d’ici 2027.
En attendant la nomination d’un nouveau PDG, Intel a précisé sa feuille de route. Pour rebondir, la société mise sur l’arrivée des premières puces fabriquées sur la base Intel 18A (1,8 nm). Elles arriveront dans les PC avec le lancement de Panther Lake au second semestre 2025, puis avec Nova Lake en 2026. Dans les serveurs, le lancement des Xeon Clearwater Forest est reporté au premier semestre 2026.
Concernant les centres de données d’IA, Intel acte son incapacité à rivaliser dans l’immédiat avec les puissantes puces de Nvidia ou même d’AMD. Michelle Holthaus a indiqué que le nouveau GPU Falcon Shores serait finalement utilisé « uniquement comme puce de test interne, sans la mettre sur le marché », pour mieux préparer le développement de la génération suivante Jaguar Shores.
« Falcon Shores nous aidera dans ce processus de travail sur le système, le réseau, la mémoire — tous ces composants. Mais ce que veulent vraiment les clients, c’est cette solution de rack à grande échelle, et nous pouvons y parvenir avec Jaguar Shores », a précisé la directrice produit.
Si Intel espère retrouver des vents plus favorables dans la seconde moitié de 2025, le début d’année s’annonce difficile. Le groupe table sur un chiffre d’affaires compris entre 11,7 et 12,8 Md$, soit une baisse séquentielle de 11 à 18% , et une perte nette de 270 M$.
« Nos perspectives pour le premier trimestre reflètent la tendance faible en cette saison, amplifiée par les incertitudes macroéconomiques, les stocks à résorber et la concurrence accrue », a indiqué David Zinsner.