Près d’un tiers de l’effectif mondial de la division Global Technology Services d’IBM va être redéployé révèle The Register qui a consulté un document interne de la société. Ce document transmis aux cadres supérieurs indique que le modèle de prestation de services va être modifié cette année et précise que « 30% des SD&T (Service Delivery & Technology) vont être redéployés productivement en 2018 ». Pas moins de 30.900 salariés, dont 10.900 aux Etats-Unis et 20.000 travaillant dans les CIC (Client Innovations Centres) mondiaux sont concernés. Selon un graphique dont la source est le cabinet Bain Analysis, 9.300 salariés seront effectivement redéployés et affectés à la migration vers le cloud, les RFS (Request For Services), les nouvelles activités, des fonctions pyramidales et d’assistance. Afin de réduire les coûts de l’entreprise, 6.000 personnes seront affectées à des activités confiées actuellement à des ressources extérieures (sous-traitance, ressources interentreprises, intérim…). Ensuite, 10.100 postes – 1.700 aux Etats-Unis et 8.400 dans les autres pays – ne seront pas remplacés dans le cas de départ en retraite, fin de contrat ou départ du titulaire, ce qui laisse supposer que des plans de départs volontaires ne sont pas exclus. Enfin, 5.500 personnes sont « en attente de solution ».

Interrogé par nos confrères sur le contenu du document, Big Blue s’est contenté de leur faire parvenir un communiqué laconique. « Ainsi qu’IBM l’a déjà dit par le passé, nous concentrons nos efforts sur le redéploiement et la reconversion de notre main-d’œuvre à l’échelle mondiale. IBM augmente considérablement ses investissements dans le développement professionnel et la formation technique pour nous concentrer sur nos initiatives stratégiques. »

Ce n’est pas la première fois que la division GTS est impactée. En France, un PSE prévoyant le départ de 360 personnes de la division avait été lancé au printemps 2016, dans le cadre d’un plan social à l’échelle du groupe. En mai dernier, ce PSE avait annulé par la cour d’Appel de Versailles pour non-respect des catégories professionnelles. Les juges avaient estimé que la société ne devait pas limiter le plan de licenciement à la seule entité Global Technology Services mais devait l’ouvrir à tous les salariés appartenant aux mêmes catégories professionnelles avant d’appliquer les critères d’ordre des départs. « IBM France ne justifiait pas du caractère pertinent et objectif de la création des catégories professionnelles spécifiques à l’entité fonctionnelle GTS », précisait ainsi la cour d’appel dans ses attendus.

Selon The Register, la division GTS emploie actuellement 103.000 personnes dans le monde.