Le mois dernier, IBM avait confirmé que dans le cadre du plan de rééquilibrage mondial des effectifs, la filiale française allait se séparer d’environ un quart de ses effectifs, la direction évoquant entre 1.180 et 1.385 départs. Mercredi, le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) a été présenté officiellement aux organisations syndicales. Ce sont finalement 1.251 postes qui vont être supprimés. La direction a expliqué que ses « décisions en matière de personnel étaient prises afin de fournir le meilleur accompagnement aux clients dans l’adoption d’une plateforme de cloud hybride ouverte et de capacités d’IA ».

Les syndicats s’étonnent que le PSE prévoit le départ de 425 salariés de l’entité GTS/IS, soit 36% de cette dernière, alors que le groupe a annoncé le transfert l’année prochaine de cette activité au sein d’une société NewCo qui ne lui appartiendrait plus.

Dans une motion « votée à l’unanimité », le CSE (Comité social et économique) Central de la filiale s’étonne que les documents qui leur ont été remis « ne (fassent) nullement référence au transfert de cette activité ». « Comme si le projet de scission n’existait pas, IBM décide du nombre de suppression d’emplois, de l’organisation cible de cette activité et de son évolution. Comment le CSE central peut-il être en capacité de comprendre et de discuter de cette organisation, du nombre de suppressions d’emplois et des choix opérés pour ce segment sans avoir la moindre information au sujet de la scission, son objectif et le business plan des futurs actionnaires ? », poursuit la motion.

Les élus ont donné mandat au secrétaire du CSE, Christian Bervégliéri, de faire toutes les démarches auprès de la Direccte et d’éventuellement ester en justice pour suspendre la mise en œuvre les projets de suppression d’emplois et de scission de l’activité GTS/IS ; laquelle compte le plus grand nombre de salariés (1.661 personnes sans compter les fonctions support). Les syndicats craignent en effet que le bilan ne soit beaucoup plus lourd que les 1.251 départs annoncés par la direction. « On peut s’attendre au double avec la réorganisation mondiale qui s’annonce et la scission d’IBM en deux entités », a expliqué Christian Bervégliéri à l’AFP, il évoque une fourchette de 2.200 à 2.300 postes supprimés par rapport aux effectifs actuels.