Le chiffre d’affaires du premier trimestre progresse de 24% mais reste en dessous des prévisions des analystes. Dont certains doutent également de la profitabilité des opérations engagées autour d’Android et de l’acquisition de Motorola.

 

Rien à redire pour les actionnaires du géant californien, côté bénéfice. Au premier trimestre 2012, celui-ci ressort à 2,89 milliards de dollars, en hausse de 61%, au delà des attentes du marché. Soit en net, 10,08 dollars par action au delà des 9,65 $ attendus. Lors de la publication de ces résultats, ce jeudi, le géant californien a annoncé un aménagement de la structure de son capital. Une nouvelle classe de titres est créée, sans droit de vote, qui permet de continuer à distribuer des actions sans diluer le pouvoir de décision des actionnaires majoritaires dont les fondateurs Sergeï Brin et Larry Page ainsi qu’ Eric Schmidt.

 

Le chiffre d’affaires est lui aussi en belle progression (de 24% sur l’an dernier, même période) à 10,65 milliards de dollars, ou encore 8,15 milliards de dollars une fois déduites les commissions retournées aux sites partenaires, bien que légèrement en dessous des attentes. Mais concernant la publicité, carburant principal de l’affaire, le revenu par clic est à la baisse. Selon Nikesh Arora, l’un des dirigeants du groupe cités par la presse américaine, « à long terme l’internet mobile sera plus rentable pour Google qu’internet sur les ordinateurs ».

 

Revenu aux commandes depuis un an, Larry Page a cru bon se fendre, à l’occasion de ces résultats, d’une explication détaillée des ambitions du groupe sur le site officiel. L’heure est à l’agrégation (des contenus pour les usagers, des projets pour sa compagnie). Youtube, Android,Gmail, Google+… tout est fait pour une approche globale du consommateur (internet, mobile, TV), de la publicité ciblée qui lui est présentée et du contenu enrichi (web sémantique). Sous-entendu : une approche rentable.

 

Les raisons de croire en cette belle perspective sont challengées par autant de raisons d’en douter. Surtout concernant les investissements engagés lors de certaines opérations récentes. Dont la plus critiquée, voire incomprise, reste l’acquisition de Motorola l’an dernier. En résumé (selon la pertinente analyse de Arnaud de la Grandière, « Android le casse-tête économique de Google », publiée par MacGénération), la mobilité sous Android séduit (50% de parts de marché) mais ne rapporte guère (que 550 millions de bénéfices depuis trois ans) en comparaison des dizaines de milliards de dollars (dont 12,5 milliards pour reprendre Motorola) et de la profusion d’années-hommes investies par Google dans cette histoire.

 

Certes, les 17 000 brevets de Motorola pèsent dans la balance. Mais, relève le Wall Street Journal, quid des 20 500 salariés des 92 usines et établissements répartis dans 97 pays pour produire et vendre à faible marge des téléphones ? La question reste entière à l’heure où (Rachat de Motorola : le « oui mais » de Bruxelles et Washington à Google ) est avalisée l’acquisition de Motorola de part et d’autre de l’atlantique.