La multinationale de logistique veut se débarrasser de ses ordinateurs centraux d’ici 2024. Son objectif : économiser 400 millions de dollars par an, d’une part, et aussi atteindre la neutralité carbone d’ici 2040 en effectuant la moitié de ses calculs dans des installations de colocation et l’autre moitié dans le cloud.

Le travail de désinvestissement de FedEx est réalisé par des équipes internes et externes. Le « plus gros »du plan de retrait des ordinateurs centraux a débuté en 2021. « 90% des applications de FedEx sont déjà retirées des ordinateurs centraux de l’entreprise », précise Ken Spangler, vice-président exécutif des technologies de l’information mondiales chez FedEx. « Les 10% restantes le sont en raison de problèmes d’intégration liés à des couches d’interdépendances ».

« Une approche méthodique est essentielle », déclare Mike Chuba, directeur chez Gartner. « L’analogie que j’utilise est la suivante : si vous êtes propriétaire d’une maison et que vous n’avez pas fait de maintenance de base pendant 10 à 15 ans et que ça tombe en ruine, vous avez une décision très difficile à prendre : faire un investissement substantiel pour rattraper le retard… ou chercher à déménager ailleurs ».

Dans le cadre de sa stratégie de « retrait, remplacement et réingénierie », l’une des 10% d’applications mainframe restantes de FedEx sera tout simplement retirée car « cela ne valait pas la peine de procéder à une réingénierie complète et d’investir beaucoup d’argent », explique M. Spangler. Il conseille aux responsables informatiques d’adopter une vision économique de ce qu’il convient de migrer et de « mettre à jour en permanence leur plan ».

FedEx examine tous les coûts puis évalue progressivement si les hypothétiques économies se vérifient dans la réalité. « Chaque semaine, chaque trimestre et chaque année, nous en savons davantage ».

« Outre le coût de la modernisation des opérations et des applications de l’ordinateur central et la prise en compte des compétences internes nécessaires pour faire fonctionner un ordinateur central et ses applications, les entreprises doivent réfléchir à la valeur de la disponibilité, de la sécurité, de la résilience et de l’intégrité transactionnelle, qui sont souvent difficiles à quantifier », commente M. Chuba de Gartner. « Si une application critique est migrée et tombe en panne, l’entreprise peut se retrouver à la faillite ». Et d’ajouter : « Les entreprises ont besoin d’une analyse de rentabilité solide, de l’assurance que la transition sera transparente et que leurs applications fonctionneront avec le même niveau de performance, de résilience, d’intégrité transactionnelle et de sécurité dans le cloud que dans les mainframes. »

Un équilibre est à trouver dans le degré de risque à prendre. Un projet de migration mainframe peut s’étendre de trois à douze ans, avec des responsables informatiques qui peuvent s’essouffler et le projet s’enliser tandis que les coûts gonflent.

Selon Ken Spangler de FedEx, quel que soit l’environnement informatique mis à la retraite, toute l’entreprise doit rester engagée. « Vous devez diriger et mener le projet à bien car ce type de technologies est très intégré. Et vous devez rester concentré. C’est la partie la plus difficile », confie-t-il à notre confrère d’ARN.