Regonflé par le succès de sa campagne de financement participatif qui lui a permis de faire rentrer 2,5 M€ d’argent frais, le fabricant néerlandais de smartphones écoresponsables s’apprête à relancer sa croissance. De fait, celle-ci était au point mort depuis un an en raison des pénuries de mémoires. Faute de taille suffisante, la société n’avait pas pu sécuriser ses approvisionnements en amont. Résultat, une production en dents de scie qui l’a obligée à fermer sa boutique de vente en ligne afin d’honorer en partie les commandes de sa trentaine de partenaires sous contrat.

Parmi eux, Orange, avec lequel il a signé fin septembre 2017 et qui l’a fait rentrer dans plus de 80 de ses boutiques en France. Un partenariat payant pour FairPhone, grâce auquel la France est passée du cinquième au deuxième rang au palmarès de ses ventes derrière l’Allemagne. Plus récemment, Faiphone a été référencé par la société coopérative d’intérêt collectif Commown (février 2018) et le spécialiste du matériel IT écologique pour les entreprises Connexing (juin 2018).

Avec les 2,5 M€ levés, Fairphone compte investir dans son marketing et embaucher, notamment au sein de son équipe en charge des ventes, qui ne compte actuellement que trois personnes pour toute l’Europe. Fairphone, qui a depuis sécurisé ses approvisionnement, nourrit en effet l’ambition d’élargir sa distribution en signant avec de nouveaux partenaires susceptibles de lui fournir l’opportunité d’expliquer sa mission aux clients finaux. « Aujourd’hui, on a les moyens de créer une stratégie pour grandir », explique Luke James, responsable des ventes de Fairphone.

Créé il y a cinq ans, Fairphone se positionne sur le marché des smartphones éthiques. Il se concentre pour cela sur quatre axes principaux : le développement de designs à l’épreuve du temps (ses smartphones sont modulaires et facilement réparables), l’utilisation des matériaux responsables (provenant de zones et de fournisseurs qui ne financent pas les conflits armés), l’amélioration des conditions de travail des personnes intervenant dans sa chaîne de valeur (salaires justes, respects des droits sociaux…) et la réutilisation et le recyclage de ses produits.

Alors qu’elles plafonnaient jusqu’à présent à 20.000-25.000 unités par an, ses ventes devraient désormais progresser rapidement pour atteindre 150.000 unités/an d’ici à la fin de l’année 2020.