Après le plan de soutien aux PME, voici le plan de relance. En vigueur depuis le début de l’année, ce dispositif Oséo mobilisera un milliard d’euros sur deux ans, selon la formule du « contrat de développement participatif ».

 

Sur les quelques 9000 entreprises ayant reçu en 2009, la caution d’Oséo pour faire face à leurs difficultés de trésorerie et passer le cap de la crise, seules 139 relèvent du secteur IT. « Force est de constater que l’activité de ce secteur n’a pas été sinistrée, en tout cas pas autant que celle de certains pans de l’industrie », avance Jean-Marc Durand, directeur du développement et de la stratégie d’Oséo.

L’aide à court et moyen terme a été l’objectif prioritaire de l’intervention d’ Oséo en 2009 pour accompagner les PME face à la crise. « Oséo ne propose pas d’assurance-crédit au sens juridique du terme, mais garantit des lignes de crédit bancaires et transforme des créances en encours à moyen terme », précise-t-on à l’agence. Depuis fin 2008, ce sont 16 000 entreprises qui ont ainsi été soutenues, pour un montant total de 4,3 milliards d’euros de garanties de crédit auprès des banques.

Depuis le début de cette année, le plan de soutien s’est doublé d’un plan de relance. Un fonds d’un milliard d’euros a été doté pour financer des prêts à moyen terme (de 2 ans à 7 ans). Prêts qu’ Oséo présente sous l’intitulé de contrats de développement participatif.

Un apport de fonds de type «prêt mezzanine»


« Il s’agit de répondre au besoin de renforcement en fonds propres des entreprises par un dispositif différent du crédit classique. Un apport qui manquait dans le paysage du financement des entreprises, et qui peut aller de 50 000 euros jusqu’à 3 millions d’euros », explique Jean-Marc Durand. Et ce, sans entrer au capital de l’entreprise, sans aucune garantie prise sur les actifs ni sur le patrimoine du dirigeant, et avec un remboursement différé de deux ans étalé sur cinq ans. Là encore, ce dispositif s’entend exclusivement en accompagnement des banques, puisqu’à chaque euro apporté par Oséo doit correspondre deux euros de prêts bancaires ou d’apport en fonds propres (voir les critères d’attribution sur le site Oséo , sous la rubrique contrat de développement participatif).

Six mois après le lancement de ce nouveau « produit » de type « prêt mezzanine », près de 300 entreprises (tous secteurs confondus) y ont eu recours pour un montant total de 300 millions d’euros, « conformément à notre plan de marche qui prévoit de mobiliser 600 millions d’euros en 2010 et 400 millions en 2011 à cet effet », précise Jean-Marc Durand.

Le secteur IT est plus en demande de mesures de relances que de soutien

 

A la différence de ses programmes de financement de l’innovation, traditionnellement réservés aux PME, ce dispositif inscrit au plan de relance s’adresse aussi aux ETI (entreprise de taille intermédiaire, jusqu’à 5000 salariés). A condition, de prétendre à une croissance prévisionnelle d’au moins 5% l’an,.

 

Et à ce titre, le secteur IT semble, cette fois, être plus concerné que par les mesures de soutien. « Que ce soit pour préparer l’après-crise, pour atteindre une taille critique, ou pour saisir des opportunités de croissance externe, alors que certains dirigeants cherchent à passer la main, le secteur informatique a toutes les chances d’être bien représenté dans cette modalité de co-financement », note Jean-Marc Durand.

 

Quelques dossiers de grosses PME du secteur, remontés par la voie des directions régionales d’Oséo et/ou par les partenaires bancaires des entreprises en quête de financement, sont en cours d’étude. Une première analyse sectorielle de l’impact de cette aide au développement devrait être conduite avant l’été (fin juin 2010).