Xavier Niel a cédé 3% du capital d’Iliad, la maison-mère de Free. La participation de l’homme d’affaires dans la société est désormais ramenée à 55,3%. La question qui est à présent sur toutes les lèvres est la suivante : Que va-t-il faire de tout cet argent ?

D’après La Tribune, les hypothèses ne manquent pas : rachat de la Halle Freyssinet à Paris pour héberger le siège de paris Capital Numérique, investissement dans le 42 (un établissement destiné à former 1.000 informaticiens chaque année), transformation de l’immeuble parisien des Ponts et chaussées, acquis récemment, afin d’en faire un datacenter, ou encore financement de projets de jeunes entrepreneurs.

Celui qui a fait sa fortune dans le minitel rose pourrait plus prosaïquement investir cet argent dans de nouvelles entreprises, voire dans des sociétés ayant pignon sur rue, appartenant ou non au monde des télécoms.

Xavier Niel pourrait en effet être tenté de diversifier ses investissements. D’autant que l’avenir de Free Mobile pourrait être moins flamboyant qu’escompté. 

Quel avenir pour Free Mobile ?

Depuis le 1er juillet dernier, le coût de la terminaison d’appel (coût facturé par un opérateur à un autre opérateur pour faire transiter un appel sur son réseau), jusque-là avantageux pour les nouveaux entrants, à été ramené au niveau de celui des opérateurs établis (Orange, SFR et Bouygues).  La Commission européenne s’était en effet émue de cet dissymétrie et avait sommé l’Arcep d’y mettre fin. « Les tarifs de terminaison d’appel mobile plus élevés accordés aux nouveaux entrants n’a de sens que si les coûts sont réellement plus importants », avait estimé Bruxelles. D’où un manque à gagner pour le quatrième opérateur. 

De plus, ce dernier est obligé d’investir dans son réseau. On dit même la société prête à entrer dans la danse pour acquérir la bande des 700 Mhz (jusqu’à présent dévolue à la TNT) qui sera mise aux enchères pour la 4G. Et de laquelle le gouvernement espère tirer jusqu’à 3 milliards d’euros. La presse s’est également fait écho cette semaine du fait que l’opérateur envisagerait de partager une infrastructure avec un concurrent.

Par ailleurs, quoi qu’on en dise, les abonnements à 2 euros par mois ne sont pas rentables. 

La 4G prioritaire

Free risque donc de devenir un opérateur comme les autres. Il a d’ailleurs pris un virage à 180 degrés en se lançant à son tour dans la subvention des téléphones; subvention décriée jusqu’à il y a peu par Xavier Niel.

L’opérateur vient de récidiver en affirmant qu’il était favorable à l’utilisation de la bande des 1.800 Mhz, précédemment utilisée pour la 2G, pour faire transiter la 4G. Un sacré retournement de veste dans la mesure ou Free avait attaqué Bouygues en référé devant le Conseil d’état pour avoir utilisé ce procédé afin d’étendre son réseau 4G.