La société d’intelligence de marché et de conseil stratégique opérationnel AdVaes publie la seconde édition de son baromètre des prestataires du numérique écoresponsable en France.

Le baromètre présente également ses sponsors : Capgemini, Cycloid, Docaposte, Inherent, Nation Data Center (NDC), Oodrive, Open, OVHcloud, Platform.sh, Sopra Steria, SPIE ICS et Xelya.

Les critères retenus sont la structuration des initiatives RSE/ESG, les émissions de gaz à effet de serre (GES), la consommation énergétique et le recours aux énergies renouvelables et bas carbone, la consommation d’eau, les déchets électroniques, les pratiques et usages IT, ainsi que les certifications. L’édition 2024 explore de nouveaux thèmes autour de la CSRD, l’écoconception, l’économie circulaire et l’impact de l’IA.

Parmi les points notables de l’étude, la part des prestataires du numérique ayant défini des objectifs de réduction d’impacts à 2030 progresse de 65% à 88% entre 2023 et 2024, de même que la nomination d’une personne en charge des sujets de RSE/ESG au Comex (de 56% à 77%). 70% ont défini ou élaborent une feuille de route ESG. Cependant, « l’engagement reste inégal en termes de planification et de mise en œuvre concrète, ainsi que de suivi des progrès dans le temps ».

Seuls 50% des prestataires interrogés sont éligibles à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). 15% ne connaissent même pas cette réglementation européenne qui impose un reporting extra-financier des impacts.

Quant à la part des prestataires du numérique suivant leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), avec la réalisation du bilan carbone de leurs activités, ainsi que leur consommation énergétique, elle est stable entre 2023 et 2024. Elle s’élève respectivement à 71% et 61% des prestataires du panel.

L’étude constate également cette année encore que les impacts sur l’eau, la question des déchets électroniques, ainsi que les pollutions induites et les effets sur la biodiversité, sont encore trop faiblement suivis, avec moins de 40% des prestataires disposant de données associées.

Sur l’échantillon des prestataires analysés, tous les indicateurs d’évolution sont dans le rouge, qu’il s’agisse des émissions de GES, de la quantité d’énergie consommée (+14,1%), de la consommation d’eau ou encore de la masse de DEEE collectés (+14,4%).

Toutefois, les émissions de GES directes (scope 1) baissent, la part des énergies bas carbone et/ou renouvelables progresse, des processus d’économie circulaire se mettent en place, des principes d’écoconception se déploient plus largement. Entre 2023 et 2024, la durée de vie des serveurs, ordinateurs et smartphones a été étendue d’au moins 1 an en moyenne, réduisant ainsi l’impact amont lié à la fabrication de ces matériels. Les prestataires analysés prennent aussi conscience de la nécessité de limiter l’impact environnemental de leurs usages de l’IA : 64% d’entre eux prévoient d’intégrer cette dimension d’ici 2027.

Pour Emmanuelle Olivié-Paul, la fondatrice et CEO de AdVaes, « les prestataires du numérique semblent s’être attachés à traiter dans un premier temps les domaines pour lesquels les leviers d’atténuation d’impacts sont les plus forts et, quelque part, les plus faciles à activer. C’est le cas par exemple du prolongement de la durée de vie des équipements IT à travers diverses initiatives (dons, réemploi, recyclage…). De même, ils se sont focalisés sur les indicateurs pour lesquels les attentes étaient les plus élevées de la part de leurs parties prenantes et des réglementations, ainsi qu’aux incidences financières positives dans les actions conduites. C’est notamment le cas pour les émissions de GES (bilan carbone) et les consommations énergétiques ».

Méthodologie
Les données ont été collectées par AdVaes à partir d’une enquête effectuée en ligne – de juillet à novembre 2024 – auprès d’un panel de 100 prestataires du numérique, ainsi que de l’exploitation de la base de données du service d’information et de la veille stratégique en ligne d’AdVaes sur les indicateurs ESG des prestataires du numérique. 80% du panel a répondu à l’enquête en ligne et 20% a fait l’objet d’une enquête plus approfondie.