Issue de la séparation de l’activité gestion de la performance applicative de Compuware en 2014, Dynatrace a longtemps pâti de l’excessive technicité de ses solutions, dont seuls quelques experts bien entraînés savaient extraire la valeur. Mais depuis le lancement début 2017 de sa nouvelle plateforme de gestion de la performance digitale tout-en-un, plus simple à déployer et à utiliser, les choses sont en train de changer.

L’engouement pour cette offre est manifeste. L’éditeur, qui a grandi avec les très grands comptes – il revendique 75% des entreprises du CAC 40, travaille désormais de plus en plus avec des ETI et voit sa base de clients s’élargir rapidement. Une tendance renforcée par l’essor de son réseau de distribution suite à son ouverture à l’indirect il y a trois ans. Résultat : la croissance s’emballe. Alors qu’elle évoluait jusqu’ici sur une pente ascendante comprise entre 12% à 25% par an, la filiale française a enregistré une progression de 40% de ses ventes sur le trimestre qui vient de s’achever, selon son directeur, Stéphane Dulor (en photo).

Difficile de confirmer cette tendance à l’échelle mondiale, l’entreprise ne publiant pas ses chiffres trimestriels. Sur l’exercice 2017-2018, qui s’est achevé fin mars, le groupe a dû se contenter d’une croissance de 3,5%, à 430 M€. Mais lors de sa dernière conférence paneuropéenne Perform en mai à Barcelone, son CEO John Van Siclen a déclaré que sa nouvelle plateforme avait enregistré une croissance de plus de 500 %, et qu’elle avait drainé 70 % de ses dernières réservations, selon LMI. Autre indicateur de l’engouement du marché pour l’offre Dynatrace : l’explosion du nombre d’experts et d’utilisateurs certifiés sur sa technologie : en l’espace d’un an, l’entreprise a délivré deux fois plus de certifications qu’en deux années auparavant.

« Cette accélération est le résultat de la rencontre entre un marché désormais mature et d’un produit en avance technologiquement, décrypte Stéphane Dulor. D’un côté, il y a les clients, qui externalisent de plus en plus leur IT, digitalisent de plus en plus leurs processus, migrent de plus en plus dans le Cloud, mais dont on exige un niveau toujours plus élevé de qualité de service. Et de l’autre, notre plateforme s’est enrichie d’un moteur d’intelligence artificielle qui permet de s’épargner la customisation laborieuse qu’impose notre solution de précédente génération (AppMon) et d’élargir considérablement le panel des personnes capables de l’utiliser et d’en tirer profit. »

Cette meilleure adéquation de l’offre avec les compétences disponibles chez les clients qui a permis à l’éditeur de signer des références telles que seloger.com, la bibliothèque nationale de France ou l’Olympique Lyonnais, qu’il n’aurait jamais pu convertir avant. Elle lui permet aussi d’étendre le périmètre des infrastructures et des applications couvertes chez ses clients existants, comme aux Allocations familiales, qui supervise désormais l’ensemble de son système d’information avec son outil contre seulement quelques applications critiques auparavant.

À noter que l’évolution récente de son modèle tarifaire – l’éditeur ne facture désormais plus qu’un agent par machine quel que soit le nombre de machines virtuelles installées dessus – a pu contribuer aussi positivement au dynamisme actuel de la société. De même, sa solution de supervision intégrale automatisée ; son assistant digital virtuel ; ses partenariats technologiques avec Pivotal, Docker, Red Hat, AWS, ServiceNow – qui n’hésitent pas à l’inviter sur scène lors de leurs convention annuelles ; son support 100% français ; sa présence huit années de suite dans le carré des leaders du quadrant magique APM du Gartner… participent de l’attractivité de Dynatrace.

Cette attractivité fonctionne aussi à plein du côté des partenaires, parmi lesquels plusieurs ont récemment adopté sa solution en substitution à celle d’un concurrent. Dynatrace revendique une quinzaine de partenaires actifs en France qu’il recrute parmi les grandes sociétés de services (Capgemini, CGI, Accenture…), les spécialistes de la performance applicative (Tenedis, Leanovia…), les revendeurs grands comptes (SCC…) et les fournisseurs de services cloud (Edifixio, Linkbynet…). L’éditeur réalise désormais 40% de son activité via l’indirect contre moins de 10% il y a trois ans. Et cette part devrait encore grossir à l’avenir, l’indirect étant désormais identifié comme le point clé de la croissance future de Dynatrace.