Une étude d’Evans Data révèle que seulement 36 % des projets de développements en EMEA sont livrés selon le calendrier fixé initialement, contre 51 % pour les développeurs nord-américain.

 

Le retard des livrables serait-il une spécificité du développement logiciel à l’européenne ? C’est une des conclusions qu’on peut tirer des derniers chiffres publiés par le cabinet d’études Evans Data, d’après une enquête réalisée auprès de 1 200 développeurs en Amérique du Nord ainsi que dans les zones Emea (dont l’Europe) et Asie-Pacifique. Alors que la complexité des développements augmente, poussée notamment par des modèles de développement et d’informatique plus distribué (à l’image du Cloud Computing par exemple), les développeurs du monde entier peinent cependant véritablement à sortir leurs projets dans les temps.

Reste que selon Evans Data, les développeurs européens seraient les plus mauvais élèves en matière de délai. Ceux-ci ont admis n’avoir livré que 36% des projets dans les temps et moins de 60% des développements ont été fournis quelque trois semaines après la date marquant la fin des phases de développement prévues initialement. De leur côté les développeurs nord-américains semblent plus rigoureux en terme de calendrier : ils affirment avoir livré 51% de leurs développements dans les temps impartis au projet et deux-tiers des développements seraient livrés trois semaines après la date initiale. Mêmes résultats en ce qui concerne les projets livrés dans les temps pour les développeurs de la zone Asie-Pacifique, note l’étude, tout en soulignant que 71 % des développements dans cette zone sont délivrés trois semaines après la date fixée par le calendrier initial.

Autre donnée intéressante, les développements réalisés en interne respecteraient davantage le planning initial que ceux effectués par des prestataires externalisés. Les résultats obtenus par les développeurs de la zone Asie-Pacifique – la poche principale de l’externalisation – cités précédemment en sont certainement une première explication.

L’étude note enfin que les projets de développements en Amérique du Nord et en Europe sont le plus souvent abandonnés pendant les phases de programmation, tandis que pour les développeurs Apac, les phases de tests sont les plus souvent fatales aux projets.

Pas de solution miracle

Plus surprenant, explique Evans Data, l’agilité, qui aujourd’hui occupe une place de plus en plus importante dans les phases de développements et dans l’ensemble du cycle de vie du projet, ne semble pas, pour autant, être le remède adéquate.

“Ce qui est intéressant, rappelle le cabinet, c’est qu’alors que les développeurs sont adeptes de l’agilité, les projets reposant sur les modèles de management de type six sigma ou Itil, ainsi que sur la gestion de projet en cascade [appelé également cycle en V – la méthode de gestion traditionnelle, NDLR] sont moins propices à l’abandon”, souligne Janel Garvin, PDG d’Evans Data.

Une étude de VersionOne, éditeur d’outils de gestion de projets, rappelait en janvier dernier que si les méthodes agiles – à l’image de Scrum – gagnaient en popularité, elles restaient cependant cantonnés à de petits projets en entreprise, freinées par le bouleversement organisationnel que cela entraine dans un schéma de gouvernance classique.

reste une question que n’aborde pas Evans Data : ces retards dans les livrables n’entrainent-ils pas un raccourcissement d’autres phases du projet, comme le testing ? Bernard Homès, président du Comité français des tests logiciels (CFTL), nous rappelait à l’occasion de la 2e journée française des tests logiciels que, si les phases de tests certes se multiplaient, elles étaient encore réalisées dans l’urgence, et souvent en aval des phases de développement. Une phase dans laquelle on n’hésite pas à tailler pour respecter un certain délai. “15 % des défauts sont aujourd’hui livrés en production”, ajoutait-il alors.

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