Depuis son arrivée en 2000 à la tête de Microsoft, Steve Ballmer aura été à l’origine de quelques beaux succès : Windows XP, Windows 7, la Xbox ou encore Windows Azure. En revanche l’éditeur doit au CEO quelques flops majeurs : Windows Vista, Windows Mobile, Windows 8, la branche Online Services (le rachat calamiteux du spécialiste de la publicité en ligne aQuantive a ainsi fait perdre plus de 6 milliards de dollars à la firme de Redmond) et la Surface.  

Ce que l’on reprochera surtout à l’exubérant Steve Ballmer est son manque de vision à long terme. Celui qui a un jour déclaré que Google était un château de cartes et que l’iPhone n’avait aucune chance de rafler une quelconque part de marché n’a ainsi pas su prendre à temps le virage des tablettes, préférant rester ancré dans le monde du PC, la vache à lait depuis toujours de Microsoft.

Probablement poussé dans ses derniers retranchements par quelques actionnaires activistes particulièrement belliqueux comme David Einhorn, de Greenlight Capital, et ValueAct Capital Management, et sans doute inquiet de l’avenir qui – malgré un changement de stratégie tardif – reste bouché, il a fini par annoncer qu’il allait rendre son tablier. Ce qui a fait aussitôt bondir l’action de plus de 7%.

Jamais sans doute un dirigeant de major du secteur IT n’aura été autant détesté par ses actionnaires. Car s’il a réussi à tripler le chiffre d’affaires de la société depuis son arrivée et multiplier par plus de deux les bénéfices, il n’a pas réussi à faire grimper le titre, qui végète depuis 10 ans. Aujourd’hui  » Wall Street applaudit  » comme le titrait Les Echos vendredi dernier.

A présent la société a un an pour se trouver un sauveur. Après il sera trop tard. Quelques noms circulent déjà, notamment ceux de Satya Nadella, patron du cloud et de la division entreprise, de Tim Bates, l’ancien CEO de Skype et actuel et patron du business development, ou encore de Julie Larson-Greene, qui pilote désormais le hardware et les jeux.

Les paris sont ouverts.