La confiance des entreprises du bureau et du numérique s’est détériorée en 2023 par rapport par rapport à 2022, relève la Fédération Eben dans sa dernière enquête de conjoncture, réalisée en novembre auprès de ses adhérents. Ainsi, 21% des répondants ont constaté une dégradation de la situation globale de leur entreprise (activité, trésorerie…) au premier semestre 2023.

C’est nettement moins bien que lors de l’enquête semestrielle de novembre 2022, où ils étaient seulement 13% à avoir constaté une telle dégradation au premier semestre 2022. Et alors qu’ils étaient 46% à avoir constaté une évolution favorable de leur situation globale au premier semestre 2022, ils ne sont plus que 34% à faire le même constat au 1er semestre 2023.

Plus inquiétant : ils sont 29% à anticiper une dégradation de leur situation au second semestre 2023 contre seulement 17% au second semestre 2022. Dans le même temps, ils ne sont plus que 31% à anticiper à une évolution favorable au second semestre 2023 (contre 36% dans l’enquête de novembre 2022). 37% anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires et 22% une détérioration de leur trésorerie.

Les raisons de cette dégradation sont à rechercher dans les difficultés de recrutement, l’inflation et les prix de l’énergie. Alors qu’une majorité des dirigeant interrogés (64%) déclare vouloir recruter, la quasi-totalité d’entre eux (98%) admettent rencontre des difficultés dans le processus. Du coup, 48 % des dirigeants concernés disent refuser des commandes ou des ventes, faute de personnel.

Quasiment tous les répondants (92%) ressentent également l’impact de l’inflation. Elle se traduit par une baisse des marges pour 38% d’entre eux. Seulement 15% des dirigeants interrogés parviennent à reporter l’intégralité de la hausse des prix de leurs fournisseurs sur leurs prix de vente, les autres ne la reportant que partiellement (65%), voire pas du tout (20%).

Le prix de l’énergie reste une préoccupation. 43% des dirigeants estiment que le prix de l’énergie est actuellement un problème pour leur entreprise et la moitié (52%) pense que la question du prix et de la disponibilité de l’énergie va à nouveau se poser cet hiver.

En ce qui concerne les salaires, les confirment leur volonté de les faire évoluer en 2024. Plus de la moitié chefs d’entreprise (63%) prévoit de revaloriser les salaires dans leur entreprise au 1er janvier 2024. En parallèle, 70% souhaitent verser une prime à leurs salariés (47% mentionnent la prime de partage de la valeur et 50% évoquent des primes individuelles). Des hausses de rémunération motivées par la crainte des dirigeants de voir leurs salariés quitter l’entreprise (pour 62% d’entre eux) ou la crainte de conflit social (pour 16% d’entre eux).

Enfin, un tiers des dirigeants interrogés (33%) juge difficile l’accès au crédit bancaire. Sur les 17% de répondants qui ont recherché des solutions de financement de trésorerie auprès de leur banque au cours des douze derniers mois, seuls 60% ont obtenu les financements demandés. En revanche, 90% des 45% de dirigeants qui ont recherché des solutions de financement d’investissement auprès de leur banque ont obtenu les financements demandés.

Cette enquête de conjoncture a été réalisée entre le 9 novembre et le 4 décembre 2023 auprès des adhérents de la Fédération Eben. 96 dirigeants ont répondu.